Le tout premier Tour de Houat, en 2014, reste à ce jour ma plus belle course, celle dont j’ai les plus beaux souvenirs, celle où j’ai le plus aimé les paysages, et celle dont je suis la plus fière.
Réinscrite en 2015, j’avais du déclarer forfait en raison d’une blessure au genou quelques semaines avant. C’était dur dur de voir tous les copains sur la ligne de départ sans pouvoir courir avec eux, mais c’est la vie, et j’avais quand même passé un super week-end sur mon île chouchou.
Pour la troisième édition, cette année, je m’étais fait une raison. Cela faisait un an et demi que je n’avais pas couru, hors de questions de me lancer là-dedans, 18 kilomètres cela me semblait tout bonnement inenvisageable. J’étais tout de même dans les starting-blocks pour inscrire MrChéri dès la première heure (les 400 places partent à toute vitesse), et je me réjouissais déjà des deux jours que nous allions passer là-bas, dans quelques mois. Mais en simple accompagnatrice, pas en coureuse.
Et puis mon amie Céline, qui a arrêté le running à peu près en même temps que moi, m’a annoncé s’être inscrite sur le petit circuit du Tour de Houat, un 9,6 km, la nouveauté de cette année.
L’idée a trotté un peu dans ma tête, sans plus, on était en pleins préparatifs du concours de danse, je ne savais même pas si mon genou serait capable de recourir un jour plus de 3 kilomètres… Mais quand même, c’était tentant. C’était même l’occasion rêvée de m’y remettre, le running m’avait tant manqué.
J’ai tenu trois jours en me disant que ce n’était pas raisonnable. En parallèle, je checkais les places restantes toutes les demi-heures. Et j’ai fini par craquer, je me suis inscrite sur le 9,6 km !! C’était en avril dernier.
Au départ, je n’ai rien dit à personne, juste à Céline et MrChéri. Je ne voulais pas me mettre la pression. Mais j’ai vite senti qu’il allait me falloir un peu de motivation supplémentaire, alors j’ai commencé à en parler autour de moi, histoire de ne pas me dégonfler. N’empêche, je remettais sans cesse le moment de rechausser mes baskets. Je voulais d’abord assurer ma fin d’année de danse, et les spectacles. Puis je suis tombée en Corse sur le coccyx et j’ai repoussé encore la reprise.
C’est Céline qui m’a donné le déclic, fin juillet. La date approchait quand même à grands pas, c’était le moment de s’y remettre !
Notre première sortie, environ 5 kilomètres, s’est plutôt bien passée. Genou et coccyx nickels. La seconde sortie, à Erdeven, s’est bien passée aussi. Cette fois-là on a couru un peu plus de 6 kilomètres. Aucun souci de cardio ou de souffle, en revanche musculairement parlant, mes jambes ont eu un peu de mal.
Puis on est partis en vacances, et je n’ai pas couru. J’avais toujours une excuse pour le pas le faire. Il faisait trop chaud, il y avait trop de dénivelé, j’étais trop fatiguée, etc. Mmmmh, ça ne sentait pas très très bon cette histoire !
À notre retour, nous avons fait une ultime sortie toutes les deux, 10 jours avant la course. 8,5 km pour se rassurer. Sauf que patatras, mon genou a refait des siennes au bout de 5-6 kilomètres. Exactement la même douleur qu’il y a deux ans. À peine perceptible au départ, puis de plus en plus forte au fil des kilomètres. Je peux vous dire que j’étais bien dépitée…
Le lendemain, plus de douleurs, et les jours suivants non plus. Rien à signaler non plus durant mon voyage au Québec, et pourtant on a un peu crapahuté, dans les escaliers de Val-Jalbert notamment…
J’ai donc décidé de prendre le départ de la course quand même, et de simplement m’écouter. En cas de douleur, je finirai en marchant, après tout 9,6 km ce n’est pas si long !
Samedi 26 août au matin, fraîchement de retour du Québec, j’ai embarqué avec les copains du Bono pour rejoindre ma petite famille et le reste de la troupe qui étaient sur Houat depuis la veille. Vous dire que j’étais motivée serait mentir, j’étais surtout complètement jetlaguée !
Le côté positif du truc, c’est que je n’ai jamais été aussi peu stressée de participer à une course. Il a même fallu me rappeler à l’ordre pour que je me mette en tenue !
Enfin, vers 11h30, tous les coureurs se sont placés dans le sas. Les 18 et les 9,6 étaient mélangés, MrChéri, Marjo, Azurra, la 3ème Céline et Maître Marc étaient un peu devant. Avec ma Céline, on est restées prudemment derrière. Quand le coup de feu du départ a retenti, hop hop hop, on est parties tranquillement.
Heu, pas si tranquillement que ça, en fait, car on s’est un peu laissé embarquer par la foule. Très rapidement, j’ai senti qu’on allait un peu trop vite, alors on a levé le pied, et on s’est retrouvées en toute fin de course. Au moins comme ça le ton était donné, et on pouvait vraiment courir à notre rythme.
Au bout d’un petit kilomètre, les deux courses se sont séparées, on a vu partir Marjo et Azurra avec le 18, et nous on a continué sur le 9,6 km.
Le chemin était plutôt facile, mais il faisait une chaleur de dingue, le soleil tapait fort fort fort. On a marché un peu, pour redescendre un peu en température, puis on a repris la course.
Tout s’est bien passé jusqu’au premier ravitaillement, au 4ème kilomètre. Mais dès qu’on a attaqué les falaises, les premières douleurs au genou sont apparues. Rien de bien méchant au début, mais du coup je ne pensais qu’à ça. En plus on était sur une partie commune avec le 18 km, et on courait en même temps que les premiers de la course. Je vous laisse imaginer la différence de niveau et de vitesse ^__^ Comme les chemins étaient super étroits et pas mal escarpés, on les laissait passer pour ne pas faire nos gros boulets à bloquer le passage ! J’étais un peu inquiète pour la suite des évènements, et un peu dégoutée car c’est la partie que j’avais préférée il y a trois ans. Le paysage y est absolument magnifique !
Au 6ème kilomètre, mon genou m’a vraiment lâchée. Je ne pouvais plus courir du tout, j’avais même du mal à marcher dans les descentes, nombreuses sur la falaise escarpée. Alors j’ai pris mon mal en patience et j’ai avancé, doucement, mètres après mètres, pas après pas. Mr Chéri nous a doublées, puis Maître Marc, sans sa Céline qui venait d’abandonner suite à une douleur au coccyx (décidément !)
Au point où on en était, le plus simple c’était de continuer jusqu’au bout et de finir, il ne restait que quelques kilomètres. J’ai bien dit une bonne dizaine de fois à Céline de partir devant et de courir, mais elle ne m’a pas laissé tomber (pluie de cœurs et de paillettes sur toi ma poulette ♥︎)
On a fini par arriver sur la grande plage, où nos supporters nous attendaient vaillamment. C’est l’endroit où les deux courses se séparaient, alors on s’est retrouvées toutes les deux sans plus personne ni devant, ni derrière. On a marché, marché, et puis à l’approche du stade et de l’arrivée, je me suis dit que c’était trop couillon de finir comme ça, alors je me suis remise à courir. Le terrain était plat et sableux, c’était souple et ça déroulait bien. Je ne sentais quasiment plus mon genou, alors ça l’a fait pour les dernières centaines de mètres.
On est arrivées main dans la main sur le stade puis on a franchi ensemble, comme on se l’était promis, la ligne d’arrivée. Quelle joie les amis, quelle joie !
(la #TeamCéline presque au complet)
Voilà, on a fini avant dernières, mais on a fini quand même, non sans fierté parce qu’il y a quelques mois à peine je n’aurais même pas imaginé pouvoir recourir un jour ! Je sais que désormais les longues distances c’est fini pour moi, et c’était peut-être mon dernier trail, mais finir par Houat, c’est quand même finir en beauté, non ?
Mille mercis ma CélineG de m’avoir redonné la force de courir, et de m’avoir accompagnée jusqu’au bout ♥︎
Bravo à MrChéri, Maître Marc, Marjo et Azurra pour avoir bouclé ce 18 km si difficile.
Des bisous à Romain et CélineD, devoir renoncer ce n’est jamais une partie de plaisir.
Et merci à vous tous, pour le super week-end qu’on a passé sur cette île magnifique. Parce que la course n’est que le prélude à de chouettes moments passés tous ensemble. On dort en tente, on refait le monde toute la soirée, on braille sur de vieux tubes au bal des pompiers, et on passe des heures à la plage juste en dessous de notre campement. L’eau y est fraîche mais ça fait du bien aux gambettes, et on s’enivre de soleil.
Vivement dans deux ans qu’on recommence, avec ou sans dossard !
➤ le Tour de Houat
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17 Commentaires
Tu m’as émue par ton récit. J’ai ressenti ta déception de ne pouvoir faire plus. Je te félicite pour ton parcours et mention spéciale à ton mentor Céline :-)) Et Merci pour tes photos qui me donne très, très envie de découvrir cette île !
Si tu as l’occasion, il ne faut surtout pas hésiter, cette île est vraiment belle et préservée !
Bravo et félicitations pour ce tour de Houat! L’important, c’est d’avoir participé et d’avoir su définir tes propres limites physiques! C’est super que tu aies pu faire une dernière course avec un aussi beau paysage et que tu n’aies pas laissé tomber malgré les douleurs! Tu peux être fière de toi, vraiment!
Merci Mahaut, c’est adorable. Je suis un peu triste que mon genou n’ait pas tenu, c’est vrai, mais j’ai encore un peu d’espoir de recourir, sur de plus courtes distances… parce que mini de rien, ça me manquait beaucoup de ne plus partager ça avec mes copines !
Bravo pour ta motivation, mais j’espère que le genou n’a pas trop souffert ?
Les courses de différentes longueurs qui se suivent en partie sont à mon avis à éviter : c’est déprimant pour tout le monde. Même quand les départs sont décalés, y’a fatalement des retardataires et des sprinters qui se rejoignent…
Le pire étant les circuits en boucle : 1 boucle pour le 10 km 2 boucles pour le 20 : alors là c’est tellement dur de finir la boucle la deuxième fois ! Je l’ai fait une fois (Tour de l’île de Batz je crois – ça ressemble furieusement à ton circuit d’Houat) et juré de n’en plus jamais refaire…
En tout question soleil vous avez été servi ! Surtout à midi !! 🙁
Mon genou va mieux, un peu de repos et de bons bains d’eau de mer l’ont bien soigné ! Pour les parties communes, je suis totalement d’accord avec toi, en fait on n’aurait pas du partir tous en même temps. Mais c’est comme l’heure de départ, c’est compliqué à organiser pour 600 coureurs avec les bateaux du matin et ceux qui repartent en fin de journée… Ça aurait été dommage de ne pas faire les falaises également… bref, je ne sais pas trop quelle aurait été la meilleure solution. Et pour la chaleur, oui, on a été servis (dire que c’était encore pire le lendemain, finalement, on a eu de la chance !)
Bravo! Tu as bien gere la course malgre ton genou 🙂
J’ai surtout fait comme j’ai pu, en essayant de ne pas me blesser d’avantage… je m’en tire plutôt bien finalement !
La prochaine fois que tu seras à Houat, fais toi inviter Chez Loulou, la vue est incroyable et tu l’as bien mérité !!
Je ne connais pas, alors je note ! Merci !
Tu es venue et tu as vaincu, à ton rythme mais tu as terminé et quel joli week-end !
❤️❤️❤️
Ah la la ! Vous m’avez tellement tenté avec Marjolimaman cette année. J’ai repris la course à pieds l’an dernier après des soucis de santé avec la vannetaise que je refais cette année et je cherchais des petites distances et ça me tente bien ! En plus le panorama doit être exceptionnel !
En tout cas bravo pour ton courage !
Houat, quelle ile sublime !!!
j’y étais samedi dernier, avec le combo parfait : soleil, mer d’huile, cette grande plage sublime + baignade l’avant veille de la rentrée, le paradis…
Et bravo pour la course, ça doit être magique (et 9 km c’est déjà pas mal !!!)
L’endroit parfait pour finir l’été en beauté ! Vous avez eu bien raison 🙂
Si je peux me permettre, qu’as tu au genou ?
J’ai aussi été coureuse, j’ai trop tiré et j’ai cru souffrir d’un TFL pendant longtemps.
Les kinés n’ayant rien pu y faire, 2 ans après, j’ai bien compris que la course à pied était malheureusement derrière moi…
Félicitation! Malgré les douleurs tu l’as fais, tu as couru et tu es arivées au bout, tu peux être fière vraiment! Il ne faut pas être déçu, c’est déjà super! Bon week-end