marche nordique ultramarin 2015

C’était il y a 10 jours, l’après-midi du 27 juin, il faisait beau, il faisait (très) chaud, j’avais mon camelback de 2 litres sur le dos, ma casquette, mes bâtons et mon tshirt Wonderful Breizh pour me donner du courage. J’étais accompagné de mon duo de choc, Céline et Marlène, j’avais un peu la trouille mais leur enthousiasme a très vite été communicatif.

Alors oui, j’étais motivée, contre toute attente, parce que ces dernières semaines d’entraînement ont été difficiles, je pensais ne pas y arriver. Marcher 29 kilomètres, je n’avais encore jamais fait. Je n’avais encore jamais dépassé la distance du semi-marathon, 21 km et des poussières, et puis ces satanés bâtons, j’ai mis du temps à les apprivoiser.

Mais bon, à 13h pétantes, j’étais prête avec mes copines, dans l’avant-dernier sas de départ (4h45).

J’avais prévenu, pas d’objectif de temps pour moi, ça me stressait trop, d’ailleurs j’ai déclenché mon chrono sitôt la ligne de départ franchie, mais il a vite filé au fond d’une poche, pas question de me coller la pression avec ça. Je l’entendais juste sonner chaque kilomètre, j’ai vite perdu le décompte d’ailleurs, et pendant toute la course j’ai ignoré le chrono.

marche nordique ultramarin 2015

Les premiers kilomètres ont défilé très vite, dans la poussière et à un rythme soutenu. Ce début de parcours reprenait quasiment celui de la Pédigolfe, j’étais en terrain connu mais c’est drôle, les sensations étaient très différentes cette fois-ci. Pas de mal de jambes ni même de fatigue comme la première fois. Comme quoi, marcher c’est avant tout dans la tête, quand on part pour 29 ou pour 12, on ne fatigue pas au même moment !

marche nordique ultramarin 2015

Après quelques kilomètres « champêtres », on a rejoint le bord de golfe, et c’était super agréable : un petit vent frais pour nous rafraîchir, une vue magnifique, et la longue file de marcheurs avait commencé à s’étirer un peu, on pouvait marcher à notre rythme sans se gêner les uns les autres.

Céline a bien joué son rôle de coach, nous rappelant quand boire (toutes les 10-15 minutes) et manger (toutes les heures), nous encourageant à allonger le pas lorsqu’il le fallait, etc.

marche nordique ultramarin 2015

Au bout de 13 km, le seul et unique ravitaillement (avec pause pipi très appréciée), et fin du terrain connu. On ne s’est pas éternisées, on a vite repris le chemin. C’était un peu plus galère, Céline avait perdu ses embouts de bâtons depuis un bon moment, quant à moi, j’en ai perdu un à peu près à ce moment-là. Il y avait pas mal de bitume sur cette partie du parcours, et sans embout pour amortir le choc (et le son) des bâtons, c’était assez désagréable.

Mais le moral et la forme étaient plutôt bons, on va dire que jusqu’au 21ème – 22ème kilomètre, ça s’est plutôt bien passé.

marche nordique ultramarin 2015

En revanche, passé ce cap, ça a été beaucoup plus difficile pour moi. J’ai commencé à avoir mal aux jambes, j’avais trop chaud, et puis ma chaussette gauche n’arrêtait pas de glisser sous mon talon, me faisant craindre l’arrivée d’ampoules… Les filles avaient encore la forme, alors je me suis accrochée, mais bon sang que c’était dur !

Il y a eu le chemin de Bernus, puis le tour de Conleau sous le regard des baigneurs, et puis la pointe des Émigrés. Cette partie a été tellement difficile : j’avais envie de pleurer, j’avais envie d’arrêter. Les filles m’encourageaient, me disaient de boire, de manger, mais dès qu’elles me demandaient si ça allait, je ne pouvais pas répondre : dire oui c’était mentir, dire non c’était admettre que j’étais vraiment mal et risquer d’abandonner…

marche nordique ultramarin 2015

Alors que j’étais quand même au bout de ma vie, on a passé le pont de Kerino qui signe l’entrée du port de Vannes. Plus que 2 kilomètres et quelques de ligne droite sous les arbres de la Rabine, et l’arrivée était au bout. C’est là qu’il s’est passé un truc étrange, comme quasi à chaque course que j’ai pu faire. Je me suis senti pousser des ailes. Littéralement. Alors que 2 kms avant j’étais au bord de l’abandon, là j’ai allongé le pas, et j’ai accéléré. J’en avais tellement marre que je voulais que ça s’arrête le plus vite possible ! Quand je vous dis que marcher c’est dans la tête, c’est tellement vrai !

On a quand même frôlé la surchauffe avec mes bêtises, donc on a levé le pied un peu sur le dernier kilomètre, non sans doubler quelques concurrents quand même… Et puis on a enfin franchi la ligne d’arrivée ! Mon dieu, quel soulagement !!

arrivée marche nordique ultramarin 2015

Résultat ? Nous avons bouclé nos 29 kilomètres en 4h45 pile ! Exactement le temps visé par Céline et qui me semblait absolument inatteignable ! C’est fou non ? Je peux vous dire qu’on était ravies !

Bon, la suite est un peu moins drôle, une fois l’euphorie de l’arrivée passée, on s’est rendues compte qu’on tenait à peine sur nos jambes, Marlène nous a fait une petite frayeur et puis on a découvert nos pieds plein d’ampoules… et il nous restait encore une soirée de kermesse à assurer juste après ! Mais cette fierté de nous, d’avoir fini ensemble toutes les trois, d’avoir rempli notre objectif, c’est une sensation qui mérite bien d’avoir crapahuté 29 bornes sous un soleil de plomb, non ?

En tout cas, c’était une chouette aventure, il n’est pas dit que je ne recommence pas l’année prochaine, si mes copines veulent toujours de moi ! (j’ai beaucoup moins râlé que prévu ^__^) Mais en attendant, vous savez quoi ? Il faut que je reprenne l’entraînement à la course à pied, parce que les 17 km de trail du Tour de Houat, c’est dans 2 mois !

 

15 Commentaires

  1. Bravo tu as réussi ton défit, c’est bien
    meme si j’ai du mal à comprendre ce genre de défit dans la souffrance extrème !

    bonne récupération !

  2. Bravo !!! Je suis toujours très émue quand je lis ce genre de récit ! Les paysages devaient être magnifiques en plus !

  3. Bravo !! je suis impressionnée par tant de volonté.
    les jours suivants ça a été physiquement ?
    belle journée

  4. Bravo encore une fois, tu n’as rien lâché et c’est l’essentiel sur ce genre de truc.
    C’est la tête qui fait marcher les jambes, tu le sais maintenant ! 🙂

  5. ClemBouclettes* Répondre

    Whaouh! Un grand Bravo à toi et à tes copines!
    et toujours autant d’émotions à te lire dans tes récits !

  6. Coucou les filles et bravo Céline c’est une super performance!
    Moi j’ai une question qui n’a rien à voir. Les nu-pieds bruns que porte Céline je pense sur instagram ou tout le monde montre ses pompes je les trouve OU??? Je crois qu’ils sont parfaits pour la plage non?
    Bises et profitez bien!

  7. Je t’ai encouragée par la pensée ce samedi-là, il faisait tellement chaud ! Franchement, bravo tu as toute mon admiration, en lisant le billet j’ai « souffert » en même temps que toi sur la fin quand tu dis que tu avais envie de pleurer et que tu ne pouvais rien répondre. Je ne peux que deviner l’effort car je sais que je ne ferai jamais ce genre de choses, (comme toi je suis une coureuse, pas une marcheuse) tu m’étonnes que tu termines le mois sur les rotules ! Bon été de repos, c’est mérité !

  8. Tonpresquecousin Répondre

    Bravo, ton récit nous plonge réellement ton magnifique défi. J’ai hate de lire vos exploits sur le tour de houat, nous serons de tout cœur avec vous

  9. Pingback: Marche nordique | lilipuzzle

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