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Dans ma petite ville, il y a un restaurant que j’affectionne particulièrement : cadre sympa, personnel chaleureux, et une carte à tomber. De la bonne cuisine française dont je ne me lasse pas. D’ailleurs, à chaque fois que j’y vais, je craque pour leur aumonière de chèvre aux pommes et leur dos de saumon accompagné de sa purée à l’aïl. Leur filet mignon de porc au miel est également à grimper aux rideaux, mais mon petit faible, malgré les dégâts que cela engendre systématiquement, c’est la purée à l’aïl. Et le dos de saumon est ma caution « je surveille ma ligne ». (Même pas en rêve, on est d’accord, mais ça fait toujours rire quelqu’un à la tablée)

Ce petit resto est devenu en quelques années notre cantine de filles préférée. C’est ainsi que tout naturellement, nous avons décidé d’investir les lieux samedi dernier, pour l’enterrement de vie de jeune fille de notre copine Az. Débarquer sans prévenir à dix un soir de week-end n’étant pas sans poser de problème, réservation fut faite il y a déjà deux bonnes semaines. La patronne avait paru un peu embêtée, d’ailleurs… et finit par accepter à condition que nous soyons là à 19h30 pétantes et que nous promettions de partir à 22h tout aussi pétantes.

Soit.

Un peu surprises par de telles exigences, mais soucieuses de ne pas mettre le dawa dans l’organisation visiblement au carré des services de la dame, on a accepté, et on s’est dit rendez-vous dans dix ans dans deux semaines.

Le fameux samedi arrive, et nous voilà toutes plus en forme les unes que les autres, après une chasse au trésor dans les rues de la vieille ville, un baptême de saut en parachute pour la future mariée, une partie échevelée de bowling et un apéro bien arrosé au café voisin. Notre table est dressée dans un coin, tout va bien. Arrivent les cartes de menu : tiens, les prix ont augmenté de 1€ systématique. Ah, c’est l’inflation ça, ma bonne dame. OK.

Le serveur revient en vitesse prendre nos commandes, et demande ce que l’on boit. Déjà bien entamées par nos 2 apéros, et sachant qu’on a un peu de route avant de rejoindre le lieu où nous devons toutes passer la nuit, nous décidons d’être raisonnables, et ne commandons qu’une bouteille de vin rouge. Le serveur semble étonné, et insiste, une bouteille pour 10 (dont une femme enceinte), ça va faire trop juste, voyons ! Nous ne cédons pas, il repart dépité.

Les plats sont ensuite servis au lance-pierre. Si les tarifs ont augmenté, les portions dans les assiettes, elles, ont visiblement subi l’effet inverse. Mais ne boudons pas notre plaisir, la cuisine est toujours aussi délicieuse, et notre tablée de bonne humeur. Dix filles, ça rit, ça piaille. Le restaurant est bondé, c’est à peine si on nous remarque dans le brouhaha ambiant. Au moment des desserts, on nous propose un café. Ensuite, sans qu’on ait besoin de la demander, la note arrive, avec le « coup de fusil » (petit verre de rhum arrangé offert par la patronne) pour la faire un peu mieux passer.

Le coup de grâce arrive à 22h01. La serveuse, un peu gênée mais ferme, nous demande de laisser notre table aux suivants.

Alors on est parties. On a bien mangé, on a bien rigolé, mais je ne sais pas, on étaient un peu refroidies, avec l’impression pas franchement agréable que ce petit resto adorable et sans façon est devenu une véritable usine à fric, où tout est pesé, comptabilisé, optimisé, jusqu’au temps de digestion disponible.

La rançon du succès, peut-être…

 

25 Commentaires

  1. annouchka

    Je comprend ta déception, surtout que maintenant tu ne verras plus jamais ce restaurant de la même manière, c’est dommage 🙁

  2. Je connais ça aussi, avec un resto qui fut ma cantine pendant des années, dernièrement j’y suis retournée même proprio mais plus du tout la même ambiance, ni la même cuisine… Pfffff ils sont pas gonflés quand même…
    Au fait c’est bien les filles vous êtes raisonnables comparées a moi pour la bouteille de rouge 😉

  3. Ils regretteront surement cette politique qui fera fuir leurs supporters de la première heure.
    Un succès mal géré apparemment.
    D’accord avec annouchka : dommage !

  4. Ah je déteste ça les restaurants où on te fait les gros yeux parce que tu prends pas ou pas assez de vin, ou que tu prends pas de café. (c’est comme les magasins où tu te pointes avec un haut à la caisse et où on te demande si t’es vraiment sure de pas vouloir un pantalon pour aller avec, ou même un sautoir tiens, parce que bon juste le t shirt ça va être dur à assortir, grrrrr)

  5. Aubergine

    Oui, c’est vrai ça, pourquoi ne pas leur envoyer une copie du billet? Ou carrément nous donner le nom, ce n’est pas de la diffamation, c’est que du vrai, rien que du vrai!
    Ca me fait penser que, souvent (trop souvent, en fait), les gens confondent politesse et amabilité. C’est pas parce qu’on ne t’a pas insulté, qu’on est resté poli « bonjour, que puis-je faire pour vous? De rien, etc.) que l’on est aimable! Tout est dans le ton. Aboyé, c’est pas aimable, par exemple 🙂

  6. Aubergine

    Le ton aboyé, donc, pas aboyer à l’infinitif, pas 🙂 s’cuze

  7. Aubergine

    Heu, si tu comprends pas, c’est pas grave 🙁 je suis juste légèrement (très très légèrement of course) sourcilleuse sur l’orthographe et la grammaire et ça me gênait – grave! – qu’on puisse penser que j’avais commis une faute!

  8. A voté !! géniale la video. Très sympa, j’espère qu’elle va l’avoir le poste.

    Pour le restau, comme tu le dis, c’est la rançon du succès, difficile de leur en vouloir surtout en ces temps difficiles, mais je comprends ta déception.

  9. Tu déconnes ou tu déconnes ?
    Un restau qui t’impose à l’avance ton heure de sortie ?
    Ah mais jamais ils me verront eux
    (je t’ai dit que c’est le genre de truc qui peut super m’énerver ?) ;o))

  10. Complètement d’accord, le pb c’est que je ne PEUX PAS boycotter, ben ouais c’est la faute à l’ aumonière au chèvre, si encore ils l’avaient rayée de la carte, mais même pas, les enflures, il nous tiennent par l’estomac !!!

  11. Tiens, pas mal Aubergine, c’est pas bête l’idée d’une copie du billet, moi je vote pour ça serait marrant.

  12. Que ce resto fasse 2 services le soir, soit. C’est souvent le cas. Mais il y a l’art et la manière de « virer » les gens pour libérer les tables afin de pouvoir satisfaire les clients suivants.
    Normalement, une sortie au resto, c’est fait pour se détendre, profiter de sa soirée, et savourer le fait d’être servi.
    Un resto qui me reçoit de la sorte, même s’il est bon, je boycote. c’est tout. Le service aimable, ça fait partie du jeu aussi. Et si il n’y a que l’argent qui compte, et bien tant pis. Ils ne méritent pas mon intérêt.

  13. Et bien moi, je trouve cela inadmissible. Pour être du métier, jamais il ne nous viendrait à l’idée de mettre un client à la porte, encore moins un groupe. Une réputation est beaucoup plus vite ruinée que construite …
    Ce coup de gueule poussé, l’essentiel est est que ayez passé une bonne soirée !!!

  14. J’allais dire comme lolotte , moi, j’ai eu plusieurs » QG » et jamais, jamais on m’ ordonné de partir à un certaine heure et quand on nous avertissait du  » dernier verre » ou de la  » clotûre de note » il était 2h du mat’ bien passé. donc : compréhensible.
    Mais argh j’imagine même pas comment elle va s’amputer de ses meilleurs clients la dame.

  15. Eh bien tu sais quoi hier nous sommes allés dans notre restau préféré, et les tarifs avaient augmenté, et le fois gras était limite frois…
    La crise ma bonne dame, comme tu dis ^^
    Je serais toi, je lui aurais carrément dis ce que j’en pensais, étant donné que tu as la bonne position de « cliente régulière »!!!!! Ce n’est pas normal… Limite boycott, pour lui faire comprendre! Comme dit ma maman, « avec ses sous, on va partout! » hehe!
    Bisousssssssssssss!

  16. C’est malheureusement de plus en plus fréquent !!! Misère.
    Cela dit, c’est souvent comme ça chez moi le soir quand je fais dîner les crapouilles….
    Ca rale, c’est expédié et je prends cher !!!

  17. La lectrice de l'ombre

    Tout fout l’camp !
    Si on peut même plus faire confiance aux valeurs sûres !!
    Je partage l’avis des autres, je trouve ça un peu gonflé et je pense que j’hésiterai avant d’y retourner

  18. j’ai vécu la même chose dans un de mes restau préférés chez mes parents, y’a deux semaines…
    Service lent, et augmentation…
    mais comme c’était quand même succulent, et que y’a eu excuses à la fin, ça passe mieux!
    mais c’est toujours bien rageant!

  19. Hé oui, c’est souvent la même chose, un petit endroit sympa, qui a du succès et qui devient… moins sympa..
    Dommage

  20. Il y a un truc à gagner si on devine le nom du restau? La Table de J….?

  21. C’est vrai que la morosité économique peut engendrer des augmentations plus ou moins compréhensibles…
    Mais le sourire et l’amabilité c’est toujours gratuit que je sache!…
    C’est bien dommage car à mon humble avis ça va leur porter tort…
    A moins que ce soir là ait été particulièrement difficile à gérer en cuisine?… va savoir!…
    Je vais aller voir cette vidéo dont tu parles Miss : j’suis très curieuse…lol
    Bizbye

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