Il fallait que ça arrive… après 8 années d’école et autant de dernier jour de classe, voilà, c’est fait. J’ai oublié les sacro saints petits cadeaux d’aurevoir aux maîtresses (et aux ATSEM) ! Il faut dire aussi, à ma décharge, que les Korrigans ne m’y ont pas fait penser (excuse bidon n°1). Que je suis vraiment débordée ces derniers temps (excuse bidon n°2) (j’ai quand même eu le temps de faire les soldes). Que je n’avais pas la moindre inspiration (excuse pas si bidon n°3) et que j’étais découragée d’avance à l’idée de prospecter pour cinq personnes (vraie excuse). Même si, deux des maîtresses des Korrigans nous quittent à la rentrée. Résultat ce matin, j’ai rasé les murs en arrivant à l’école…
Je crois que mon petit cœur de guimauve ne s’arrêtera jamais de fondre à la vue d’un défilé de carnaval comme celui qui s’est déroulé dans notre petite école, samedi. J’aime voir tous ces enfants déguisés de bric et de broc, déambulant maladroitement dans les ruelles défoncées de notre petit village en travaux. Ils sont touchants, tout fiers de porter leurs créations de papier mâché, leurs masques, leurs robes de princesse en plastique. C’est joyeux, c’est coloré, un peu gauche et finalement très poétique…
Alors demain matin, c’est le carnaval de l’école, les Korrigans sont au taquet, entre Miniloup qui se démène comme un beau diable pour récolter tout plein de bouchons de bouteilles (pratique quand la famille vient de se convertir à la fontaine à eau), Petitou qui change d’envie de déguisement tous les quatre matins, et Mamzelle qui récupère toutes les chutes de tissus qu’elle peut pour confectionner un costume que n’aurait pas renié Jean-Paul Gaulthier himself. Le seul souci, c’est que présentement, il pleut un peu comme vache qui pisse…
K. est un adorable petit bonhomme de 7 ans qui est dans la même classe que Petitou. Avec ses grands yeux façon lutin manga, sa bouille toute ronde et son petit épi sur la tête, K. m’a toujours fait craquer, même si derrière son sourire d’ange se cache un véritable petit diablotin qui a plus d’un tour dans son sac. Il peut donner du fil à retordre à la plus patiente des instits, et avec lui ses camarades ne savent jamais trop sur quel pied danser. Mais peu importe, moi ce gamin, il m’éclate, il est tellement choupi. Et puis il me le rend bien, le bougre, j’ai la méga côte avec lui, il voulait toujours s’assoir à côté de moi dans le bus, quand on partait à la pistoche.
Miniloup : « Regarde maman l’araignée qu’on a fabriquée pour Halloween avec la maîkresse… Bon, elle fait pas cré cré peur, mais elle est cro mimi, tu ne trouves pas ? »
Eh oui, comme un peu partout en France, pour mes Korrigans aussi, ce matin c’était la rentrée. Une rentrée des plus normales, sans surprise, ou presque… Seules les instits de Mamzelle et Petitou changent, et chacun retrouve ses copains de l’année dernière. Pas de quoi s’en relever la nuit, donc. N’empêche, ils étaient un brin fébriles, ce matin, en huchant leurs cartables flambants neufs et encore tous légers sur leurs petites épaules.
Chaque année, on a beau s’y attendre, à peine a-t-on posé ses valises et ôté le sable de ses chaussures qu’il faut déjà se plonger dans la frénésie de la rentrée et préparer le grand retour à l’école, et au travail.
En même temps, je ne sais pas vous, mais la rentrée, moi j’adore: c’est la normalité qui reprend son cours, c’est aussi le temps des nouveautés, des découvertes, des bonnes résolutions, avec cette chouette impression que tout est possible. Sans parler du côté madeleine de Proust que me procure inévitablement la vue du matériel de classe tout neuf : quelle joie d’acheter et de déballer cahiers, crayons, trousse (cartable ?). Bon, ok, soyons honnête, j’ai beaucoup plus de mal avec la galère des tonnes de livre à recouvrir… c’est un peu le revers de la médaille !