Ça m’a pris comme ça, sans prévenir, il y a dix jours. Tout d’un coup j’ai eu envie de courir. Moi dont le dernier footing remonte à plus de dix ans, moi qui ai acheté ma dernière paire de baskets pour l’épreuve du bac. EN MILLE NEUF CENT QUATRE VINGT DOUZE. Je n’ai toujours pas compris d’où venait cette envie subite, ce besoin impérieux. Un inexplicable surplus d’énergie ? Un effet secondaire de mon régime alimentaire teuton ? Mystère…
Depuis que je suis maman, la varicelle, je m’en fais toute une montagne. Vieille réminiscence de ma propre enfance, sans doute.
A l’époque, le plus petit de mes frangins l’avait légèrement chopée pendant les vacances de Pâques. Il avait ensuite refilé une version un peu plus corsée à mon autre frangin, et j’étais arrivée en bout de course avec une varicelle puissance 15. Je m’en souviens comme si c’était hier : j’étais recouverte d’énormes boutons de la tête aux pieds, ça me démangeait horriblement, et je suis restée consignée à la maison deux bonnes semaines…
Je m’imaginais déjà en Docteur Benton au féminin, criant « Chimie, Iono, NFS ! » plus ou moins dans cet ordre, courant à côté du chariot de réanimation, découpant la chemise de l’infortuné malade inanimé avec d’immenses ciseaux, ou avec les dents, et alors que l’électrocardiogramme sifflait sa complainte stridente, je me voyais dégainer d’impressionnantes plaques électriques, les frotter les unes contre les autres et shocker violemment mon patient pour tenter de faire démarrer son cœur.
Mais en fait non…
Bon, OK, OK, c’est vrai, MrChéri a une excuse en or : le week-end a été aussi fatigant que la soirée de samedi à dimanche chez nos amis a été festive et arrosée, et le retour à pieds à la maison, à 7 heures du matin, dans la froideur de l’aube, périlleux. Du coup, je veux bien croire que le réveil ce matin a été difficile pour tout le monde. En tout cas, moi je n’avais pas trop les yeux en face des trous, j’avoue, même si nous nous sommes tous couchés tôt hier soir, histoire de rattraper un peu de sommeil.
Alors forcément, j’imagine que quand il est parti au travail, ce matin, le père de mes enfants n’a pas vraiment tilté. A vrai dire, moi non plus. Enfin, pas tout de suite…
La semaine dernière, je me suis retrouvée coincée deux longues heures dans un labo d’analyse, histoire de tester ma glycémie en condition extrême : l’hyperglycémie provoquée par ingestion de 75g de glucose, (l’HPGO dans le jargon des pros).
Les femmes enceintes sont coutumières de ce traitement barbare, moi même je n’y ai pas échappé à chacune de mes grossesses. Quand j’attendais Miniloup (en 2005), c’est d’ailleurs à l’occasion de ce test que l’on a découvert que je faisais du diabète gestationnel. Diabète heureusement régulé par un régime draconien durant le dernier mois, et disparu à la naissance de mon petit Korrigan. Tout avait si bien fini qu’à vrai dire, je ne m’en souciais plus guère…
Occuper trois Korrigans pendant les vacances alors qu’il pleut, qu’il vente, bref qu’il est quasi impossible de mettre le nez dehors ? Facile ! Il suffit tout simplement de…
+ leur faire voir du pays et traverser la France d’Ouest en Est, puis du Nord au Sud, aller et retour. Le lecteur DVD embarqué est notre meilleur ami désormais…
Voilà une fin d’année qui rime un peu trop avec antibios… aucun de mes trois Korrigans n’y a échappé, et ils sèment allègrement leurs miasmes à tout vent, des fois qu’en partageant cela apaise leurs souffrances. Malheureusement, à part engendrer des dégâts collatéraux du côté parental, il n’en est rien, mes petits continuent à cracher leurs poumons et moucher à qui mieux mieux.
Le plus atteint est sans conteste Miniloup, qui comme je vous le disais en début de semaine a écopé d’une bronchite plutôt sévère…
La famille de MrChéri habitant majoritairement la région parisienne et la mienne étant plutôt établie dans la moitié sud de la France, nous avons opté dès le début de notre histoire commune pour une répartition des fêtes de fin d’année aussi diplomatique qu’équitable : une année avec les uns, l’autre année avec les autres.
Tous les deux ans, donc, nous fêtons Noël de mon côté, avec mes parents, mes deux frères, mais aussi mon oncle et ma tante, mes trois cousines, leurs maris et leurs enfants. Soit à ce jour vingt trois personnes qu’il faut bien caser quelque part…