Mon rapport à la mode et aux vêtements

Je n’ai jamais eu un goût très prononcé pour la mode. Non, moi ce qui m’a longtemps fait vibrer, ce sont les chaussures (j’en ai possédé beaucoup, notamment à une époque où je travaillais en free-lance pour un grand site de vente en ligne), et les lunettes de soleil (forcément, avec un papa opticien ! Mes préférées ont toujours été les classiques Ray-Ban, les Chanel vintage, et les modèles plus récents de la marque Versace fabriqués en Italie), mais les fringues pas tant que ça, finalement.

J’ai toujours eu un style assez simple, pas vraiment dicté par la mode, même si avec les années il tend à s’affirmer un peu. Des jeans et du denim en veux-tu, en voilà, des coupes épurées, des coloris plutôt neutres. Pas beaucoup de motifs. La couleur a fait ses apparitions il y a peu, deux, trois ans je dirais, pour égayer un peu tout ça.

 

Un mode de consommation raisonné ?

Je n’ai donc jamais été une accro au shopping, faire les magasins de vêtements m’ennuie même prodigieusement. Je suis rapidement mal à l’aise devant une profusion de fringues neuves, résultat, la fast fashion, très peu pour moi. Je dois avoir deux sweats H&M, une robe et deux bodies Kiabi dans mon armoire, je les porte souvent et les reporterai jusqu’à l’usure complète, je pense.

Je me considérais donc comme quelqu’un de plutôt raisonnable, achetant en ligne de temps en temps et aux craquages plutôt rares. Et puis j’ai commencé à coudre, et là ça n’a plus été la même rengaine, mon placard et ma commode ont commencé à bien se remplir au rythme de mes cousettes effrénées. Ajoutez à cela une prise de poids ces dernières années, et certaines pièces devenues trop petites… Sans être une acheteuse compulsive, voilà que ma garde-robe s’est mise à déborder assez rapidement.

Mon rapport à la mode et aux vêtements
Mon point faible ? les pulls !

 

La prise de conscience

J’ai eu un véritable choc, et une grosse prise de conscience l’année dernière, quand j’ai commencé à m’intéresser de plus près à la seconde main et à l’upcycling pour Maison Koupon. Tout comme pour les bouteilles d’eau en plastique au centre de tri des déchets de Vannes il y a quelques années, la visite du centre de tri Retritex d’Emmaüs a été un gros déclencheur. Je vous assure que voir des montagnes de balles de vêtements s’alignant dans un immense hangar et grimpant jusqu’au plafond, c’est très impressionnant. Rien que la ligne de tri où s’affaire une dizaine de personnes, du craquage des sacs plastiques au dispatch des différents tissus, file le tournis. Je regarde les bennes du relais d’un autre œil maintenant, faire du tri dans nos affaires a une autre signification désormais, je sais que les vêtements ne disparaissent pas ensuite comme par magie, non il y a encore beaucoup de boulot avant de pouvoir les réutiliser, et encore, seule une petite partie le sera.

Bref, loin de moi l’idée de faire la morale à qui que ce soit, mon mode de consommation n’est pas parfait, loin de là ! Il y a une pincée de vintage, un peu de seconde main, du cousu main dans des matières que j’espère les plus clean possible (ce n’est pas toujours le cas), du fabriqué en France parfois, du made in Europe au maximum, je répare et transforme quand c’est possible… Mais il y a aussi tout le reste qui vient souvent de très loin, ou qui n’est pas franchement indispensable. J’ai conscience de la difficulté d’être raisonné et raisonnable, et on n’a pas toujours toutes les cartes en main (ni une carte bleue extensible !)

Mon rapport à la mode et aux vêtements - secondemain frippes Emmaüs
Chez Emmaüs Sacré Dressing, à Auray

Pourtant les chiffres font carrément peur : l’industrie textile est la deuxième industrie la plus polluante au monde, plus que le transport aérien et maritime réunis. Elle est responsable de 20% de la pollution des eaux mondiales. 63% des fibres utilisées pour fabriquer nos vêtements sont issues de la chimie, et 500 000 tonnes de microplastiques sont relâchés dans l’océan chaque année. Par rapport à il y a 15 ans, on achète 60% de vêtements en plus, qui ne sont en moyenne que portés 5 ou 6 fois… Ça fait froid dans le dos, n’est-ce pas ?

(sources : Ademe France et Oxfam France)

Alors la solution, c’est quoi ?

Eh bien ce n’est malheureusement pas aussi simple que « arrêtons d’acheter des vêtements !!« …
C’est une partie de la solution, bien-sûr, mais pas seulement. Il y a la seconde main et le vintage, oui, mais encore faut-il trouver les bonnes matières, les bonnes tailles, etc. Il y a les vêtements éthiques et responsables, fabriqués près de chez soi avec des matériaux moins polluants. Mais cela demande un certain budget, que l’on n’a pas toujours, et une transparence de la part des marques qui n’est pas toujours facile à trouver.

Comme dans tout, je pense que la modération est souvent la clé, et que ce qu’on fait au niveau individuel ne doit pas dédouaner les grosses entreprises de leurs propres responsabilités.

Purée, c’est quand même un peu le casse-tête face à son armoire, vous ne trouvez pas ?

 

Et vous, c’est quoi votre rapport à la mode, et aux vêtements ?

 

 

Article réalisé en collaboration avec 24S
L’avis émis dans cet article est le mien.

 

5 Commentaires

  1. Merci Céline pour ton partage d’expérience que je rejoins sur de nombreux points à l’exception de la couture ! Comme toi, mon rapport aux vêtements a beaucoup évolué ces dernières années. Cela a commencé par le triste constat que je ne « pouvais » guère porter les mêmes vêtements d’une année sur l’autre car trop marqués par la mode/tendance du moment alors même qu’ils étaient encore en très bon état, ce qui est en soi une aberration. C’est pourquoi je privilégie depuis l’achat de vêtements aux couleurs neutres, faciles à coordonner que j’use jusqu’à la lime et depuis quelques mois, j’achète également des vêtements de seconde main sur Vinted, de marques pour certaines pas éthiques pour deux sous que je me refuse d’acheter à l’état neuf.
    Voili voulou pour mon retour :-).
    Grosses bises à toi Céline !

    • Mais oui, c’est fou comme la qualité même des vêtements et des tissus s’est dégradée au fil des années ! J’ai plusieurs pulls qui datent des années 90 – début 2000, et ils ne bougent pas. Idem pour mon 501 vintage qui date des années 90 aussi je crois. La qualité est top, vraiment, rien qu’au toucher on sent la différence avec des vêtements plus récents. On n’est pas sortis des ronces !
      Des bises à toi aussi 🙂

  2. Oui ils font peur ces chiffres ! Pas de couture encore ici mais tu me donnes envie de m’y mettre. Je ne trouve jamais rien en friperie, je ne prends pas le temps d’y aller régulièrement en fait, et je ne sais pas fouiller, ça n’aide pas 😉 Mais pour le reste, je fais un peu comme toi, j’achète peu au final. Beaucoup plus pour mes enfants en revanche !

    • Ah ça, pour les enfants c’est encore une autre histoire… Et encore je trouve que la jeune génération s’intéresse beaucoup à la seconde main et ça c’est chouette
      (pour les fripes, j’étais comme toi, mais mon oeil s’est un peu aiguisé au fur et à mesure, notamment quand je cherchais des pièces pour Koupon !)

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