Soldes out (part two)

Alors, tout de suite, la suite : (mieux vaut tard que jamais, non ?)

Il est midi et quart, il est largement temps d’aller nous sustenter. D’ailleurs, Miniloup se charge de nous le rappeler avec toute la conviction dont il est capable. Mais loin de moi l’idée de l’en blâmer, parce que pour un bébé de 15 mois contraint au shopping, il a été super adorable toute la matinée. Et vu le monde qui commence à affluer dans le coin des restos, quelque chose me dit que si on veut trouver une table correcte sans y passer la journée, on a intérêt à écouter son instinct primitif de petit estomac sur pattes. Notre choix se porte sur un petit resto chinois, pour avaler rapido quelques bouchées à la vapeur et un chouïa de riz cantonais, histoire de faire le plein d’énergie avant d’affronter la dernière partie de notre expédition.

Une petite heure après, nous voilà d’attaque, Miniloup digère dans sa poussette, ma moman est reboostée par son café, quant à moi, je suis prête à en découdre avec les cabines d’essayage. Nous commençons par la boutique Benetton. Tiens, la dernière fois que j’ai mis les pieds dans cette enseigne, ce devait être en 1993, pour essayer un col roulé vert bouteille… non, ma mémoire me fait défaut, la vraie dernière fois que j’ai poussé la porte d’une boutique Benetton, j’étais enceinte de Mamzelle (aux environs de l’an 2000, donc), et je profitais de la liquidation totale du magasin de mon bled pour acquérir un pantalon de grossesse. J’en avais conclu que la marque avait fini par sombrer, fermeture de boutique après fermeture de boutique, quel est donc mon étonnement de me trouver dans ce vaste megastore 6 ans plus tard ! Ils ont d’ailleurs pris la place du seul Mango (mon ancienne marque fétiche de ma lointaine époque étudiante toulousaine girly) de la région, j’ai du louper pas mal d’épisodes de la planète mode ces dernières années, trop occupée à langer mes bébés, sans doute.

Mais revenons à mes moutons shetland : il y a un monde de dingues dans la place, mais pas trop de bazar dans les étalages, les vendeuses sont attentionnées et gentilles, et les étiquettes proclament gaiement : « -50% » !!! C’est de bonne augure ! Je me laisse griser, chope au vol un jeans brut, un cache cœur rouge et un pull chaussette tout fin gris anthracite et me dirige vers la cabine d’essayage, escortée de ma moman et de Miniloup qui en profite pour faire du charme aux jeunes et jolies vendeuses (pitit coquinou, va !) Premier essayage, première déconvenue : le jeans est à la fois super large (effet tonneau tassé très désavantageux) et ultra taille basse (effet courant d’air intra culotte trèèès inconvenant). Les pulls, sans être exceptionnels non plus, me vont bien, je me tâte, je ne veux pas dilapider bêtement mon budget dans le premier magasin venu, mais bon, ce sont de bons basiques, la remise est intéressante, alors je me laisse tenter. Tant pis si j’ai déjà tout ce qu’il me faut dans mon armoire côté hauts. Tant pis pour l’objectif premier de ce shopping qui était de me trouver essentiellement des pantalons. C’est déjà bien que ces petites laines ne soient pas noires, comme 90% de ma garde-robe !

A côté du géant italien, le géant suédois : H&M. Je ne me fais pas trop d’illusion, je n’y trouve jamais rien, manque d’entraînement shoppingesque sans doute ! En plus, rien n’est soldé, ou presque ! Je repère tout de même un jeans slim noir et encore un pull col V gris clair avec un motif jacquard blanc/noir/orange fort sympathique. Direction la cabine d’essayage, mais entre temps j’ai perdu la trace de ma moman ! Peut-être a-t-elle trouvé quelque sape à son goût ? Heureusement les cabines sont ultra larges, je m’y engouffre avec la poussette. Miniloup s’amuse à faire des coucous dans la glace tandis que je peine à me glisser dans le slim, peut-être trop slim pour la peine ?? Ouf, après 5 minutes de contorsions acrobatiques, me voilà engoncée dedans. Je tente de respirer, heureusement la fermeture éclair tient le choc, je fais le tour de la poussette pour m’admirer dans la glace, un peu inquiète tout de même, je n’ai pas porté de truc aussi moulant depuis au moins 15 ans (et 10 bons kilos). Contrairement à ce que j’aurais pu pensé, ça me va plutôt bien. Je sors fièrement de la cabine, espérant tomber sur ma moman pour qu’elle confirme ma tenue. Coup de chance, la voilà, je virevolte devant elle. Et là, c’est le drame ! Parce qu’autant de face je suis tout à fait présentable, autant de dos c’est la cata, la taille ultra basse m’arrive au milieu des fesses, ça poche et ça plisse en haut des cuisses, je ressemble à une saucisse dans un accordéon ! o_O
J’abandonne H&M, de toute façon, tout le monde sait que c’est hyper cheap, mal coupé, de la fringue au kilomètre, na ! (je suis mortifiée, même le pull ne me va pas, il me boudine atrocement la taille…)
(pourquoi ma moman a trouvé un joli chemisier, et moi RIEN, hein, pourquoi ??)
(bouhouhousniiiif)

(bon, soyons honnête, H&M, c’est pas si mal, j’y ai trouvé une tenue ravissante pour Mamzelle, dont un pull Hello Kitty que je lui aurais bien piqué s’il n’avait pas été en taille 6 ans… dire que je m’étais jurée de n’acheter des fringues QUE pour moi !)

Malgré l’heure tardive et un Miniloup qui commence à sérieusement s’impatienter, je ne veux pas rester sur ce cuisant échec, et je me précipite dans le Zara d’à côté. Le magasin est entièrement dévasté, comme traversé par un cyclone de fashionistas en furie, mais j’arrive à dégoter 2 jeans slims dans les monceaux de nippes froissées qui jonchent les étagères ET le sol. Prudente, je laisse mon bébé aux bons soins de sa grand-mère, j’ai besoin d’un minimum d’espace vital dans la cabine pour réussir à enfiler mes pantalons sans me démettre une hanche, ou une épaule. Je m’assure d’être à peu près potable dans la glace avant de risquer une sortie en public (il y a un monde de fou dans le coin essayage). Mais, ô rage, ô désespoir, Zara et H&M, même combat, mes fesses refusent de se conformer à la coupe. Il me faut me résigner, tant que les stylistes n’auront pas inventé le slim à taille haute et croupe tombante, je peux oublier la grande tendance automne-hiver 2006-2007, ce n’est pas fait pour moi !

Voilà, il est grand temps de rentrer, et le bilan de cette journée soldes n’est pas folichon folichon : une razzia Ikea pour ma maison, deux pulls pas franchement indispensables, une paire de fesses humiliée à trois reprises… et une tenue top love pour Mamzelle. La bonne nouvelle, c’est qu’il me reste plein de sous, et je pars la semaine prochaine 3 jours en solo à Toulouse, ce serait quand même pas de chance de ne rien trouver, vous ne croyez pas ???

(je HAIS les soldes, screugneugneu)