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Je ne suis pas une grande fan de Hip Hop. J’aime bien à petite dose, mais les « battle » me lassent très vite. Les danseurs de Hip Hop m’impressionnent toujours, mais la performance physique juste pour la performance, je finis toujours par décrocher (cela me fait ça aussi avec la gym, le cirque, etc). Pour que je me laisse embarquer, il me faut une histoire, des émotions. Finalement je suis beaucoup plus touchée par la grâce d’un port de tête ou d’un simple mouvement de bras, que par 12000 pirouettes sur la tête suivies d’un saut grand écart à s’en toucher les oreilles…

Je ne savais donc pas trop à quoi m’attendre quand j’ai pris nos places pour le spectacle de Hip Hop « Davaï Davaï » au Centre Culturel de Sarzeau. Ça allait sûrement plaire à mes Korrigans, et puis nos profs du conservatoire nous avaient chaudement recommandé d’y aller. Une compagnie russe de St Petersbourg venue spécialement pour le mois de la Russie à Sarzeau, un chorégraphe français, pourquoi pas après tout ?

Mamzelle n’était pas très motivée pour aller à la danse hier après-midi.

Après une matinée de cours au collège, elle se voyait plutôt passer quelques heures sous la couette à lire le dernier Percy Jackson plutôt que d’aller user ses chaussons pendant trois heures au studio de danse. Quelle n’a pas été ma surprise, trois heures plus tard, quand au moment de prendre mon propre cours de classique, j’ai vu ma petite ballerine débouler dans la salle en tenue de petit rat. Pour une fille pas motivée, après un cours de jazz et un cours de classique, elle avait quand même envie d’enchaîner avec une quatrième heure de danse.

Le jour du spectacle de danse fait partie des journées que je préfère…

J’aime préparer méticuleusement toutes nos affaires, repasser, étiqueter et ranger sur cintres nos costumes. J’aime vérifier que rien ne manque, ni maquillage, ni épingles à cheveux, ni laque.

J’aime arriver au théâtre vers en milieu de matinée, et avec quelques bénévoles commencer à préparer les coulisses. Positionner les portants, fixer au mur les noms des groupes, les panneaux silence à l’approche du plateau, la conduite du spectacle aux quatre coins des coulisses.

Notre folle semaine de danse a plutôt bien commencé. Mamzelle était sur scène du théâtre de Vannes lundi et mardi soir, avec ses copines du conservatoire de danse, et une foultitude d’autres élèves des conservatoires de musique, de chant, de théâtre, ainsi que des élèves de classes aménagées danse et musique.

Cente soixante artistes en herbe sur scène pendant deux heures, ça fait du monde, et pourtant, ça l’a fait, je dirais même que c’était réglé comme du papier à musique (hahaha).

Je ne suis évidemment pas la plus objective pour en parler, mais j’ai beaucoup aimé ce spectacle, que j’ai trouvé riche, vivant, et même sacrément émouvant. Je trouve que c’est une super idée de mêler ainsi toutes les disciplines de la scène… par moment les danseuses et les musiciens ont chanté, les chanteurs ont dansé, chaque art s’enrichissant des autres, créant un lien entre les différents tableaux, non vraiment c’était super. Et que dire du final en folie, un Get Lucky déjanté au clavier avec son pianiste coiffé d’un casque de moto, les cent soixante élèves venant d’un peu partout et faisant les fous sur scène, tellement fiers et heureux d’être là tous ensemble ? (bon, ok, j’avoue, j’ai lâché ma petite larmichette)

Mamzelle est rentrée d’Avignon samedi matin, descendant du car les yeux brouillés de sommeil, encore humides des larmes du départ et barbouillés du mascara mal démaquillé du spectacle de la veille. Ses cheveux sentaient encore la laque. La première chose qu’elle m’a dite : « c’était trop bien, tu sais, maman, je veux repartir tout de suite ».

Et puis on s’est fait un gros câlin, c’était si bon de la retrouver après ces quatre jours passés loin de nous.

Mamzelle est partie ce matin, juste avant l’aube, avec ses professeurs et ses copines du conservatoire, direction Avignon, pour quatre jours intensifs de danse. Quand le réveil a sonné, à 5h45, bizarrement, elle n’a eu aucun mal à se sortir du lit. Excitation level 35. Sa valise et son sac de danse étaient prêts depuis dimanche, de toute façon ça doit faire deux bonnes semaines qu’on ne parle que de ça à la maison et qu’on prépare tout minutieusement toutes les deux. Un nouveau sweat doudou, des collants tout neuf, un justaucorps de rechange, sans oublier de renflouer le matos de coiffure, et même une petite trousse à maquillage. Parce qu’en plus des trois ou quatre cours par jour que ces demoiselles vont prendre au conservatoire d’Avignon, elles présentent un spectacle sur scène vendredi soir, en classique et en jazz.

Ce week-end, j’ai participé à un stage intensif de danse classique au conservatoire. Neuf heures de cours en deux jours, avec comme professeurs deux danseurs de l’Opéra de Bordeaux. C’était juste fabuleux, j’ai adoré chaque moment passé à la barre, puis au milieu.

Chaque année c’est la même chose. Mais chaque année c’est un peu plus difficile. Trente ans que ça dure, pourtant. Après deux mois d’été, rechausser ses demi-pointes dans un mélange d’envie, d’excitation, et de découragement aussi. On perd tant en deux mois. On est plus raide, moins précis, moins gracieux. L’impression d’être une patate en collants et justaucorps. Mais chaque année, le miracle opère…

 

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