Un mois et demi que je n’étais pas venue par ici… c’est inédit dans l’histoire de ce blog ouvert en 2006. Je crois bien que je ne m’étais jamais absentée plus de 3 semaines… mais c’était pour la bonne cause, je vous raconte pourquoi :
J’ai en effet été opérée le 7 novembre dernier, suite à un prolapsus / descente d’organes qui dure depuis plusieurs années.
Petit warning avant de commencer : suite aux très nombreuses questions que j’ai pu recevoir sur les réseaux sociaux suite à mes publications autour de cette opération chirurgicale, je ne partage avec vous que ma propre expérience. Je n’ai pas de connaissances médicales particulières, et j’ai pleinement confiance en mes médecins, kinés, sage-femmes, chirurgien… Ceci n’est donc qu’un simple témoignage, si vous avez des questions, des doutes, des douleurs, etc. surtout il vous faut consulter des spécialistes de santé. C’est pour moi important de témoigner, car bien que nous soyons très nombreuses à être concernées, il y a une sorte de tabou autour de ça (et autour des désagréments spécifiquement féminins en général)
Ceci étant dit, allez, c’est parti !
Tout d’abord, je vous décris ma situation : j’ai 48 ans, sportive depuis toujours (je fais de la danse depuis mes 7 ans, à raison de 3 fois par semaine, j’ai aussi fait de la course à pieds à une époque, et plus récemment j’ai fait pas mal de renforcement musculaire).
J’ai eu 3 (gros) enfants par voie basse à 25, 28 et 30 ans avec à chaque fois des accouchements longs et des épisiotomies systématiques (et même une opération après mon second enfant car l’épisio avait mal cicatrisé… c’est un peu Verdun dans ma culotte si vous me passez l’expression !)
J’ai un peu honte de le dire, mais j’ai littéralement découvert l’existence de mon périnée à 25 ans, après le long accouchement de ma fille aînée. Avant je n’en avais absolument pas conscience. Lors de ce premier accouchement, j’ai poussé pendant 40 minutes, ça s’est fini aux forceps, j’ai eu une poussée d’hémorroïdes +++, j’ai souffert comme une dingue sans avoir anticipé ce qui allait m’arriver (en août 2000, on avait beaucoup moins d’infos qu’aujourd’hui).
Quand j’ai vu mon (vieux) gynéco un mois après et que je lui ai demandé ce qu’on pouvait faire suite aux dégâts, il m’a dit, texto : « serrez les fesses une fois par jour, ça suffira ! » 😱
Heureusement, j’avais à l’époque une sage-femme géniale qui me suivait pour mon allaitement, elle m’a prescrit illico des séances de rééducation périnéale, que j’ai suivies avec application. J’ai repris la danse au bout de 5 mois, une fois ma rééducation terminée. J’avais quelques fuites urinaires quand je sautais, mais rien de bien méchant. Ça s’est relativement stabilisé au bout de quelques mois, je n’y faisais plus très attention.
Depuis, 23 ans ont passé et j’en suis à ma cinquième rééducation du périnée, la dernière en date durant depuis janvier dernier. Il y en a eu deux « classiques » après les naissances de mes 2 garçons, puis une supplémentaire il y a 5 ans car j’en ressentais à nouveau le besoin (j’avais de petites fuites quand je courais ou sautais trop)
Il y a 2 ans, j’ai commencé à avoir une vraie sensation de pesanteur et une gêne après certains exercices physiques, comme si j’avais un parpaing dans la culotte (j’exagère un peu, mais vous voyez l’idée). Il suffisait que je sois un peu constipée pour que ça soit une vraie cata, pesanteur +++ avec parfois une sensation de gêne intra vaginale.
J’ai donc commencé ma 5ème rééducation en janvier dernier et également consulté un nouveau gynécologue. Il a détecté un relâchement important des tissus, très bas au niveau de la paroi rectum / vagin, à la limite du rectocèle (je vous laisse googler)
J’ai alors passé un IRM pour confirmer la zone fragilisée et établir un protocole opératoire pour réduire ce prolapsus.
J’ai donc été opérée début novembre, en ambulatoire. Les protocoles courants en cas de prolapsus sont la pose de bandelettes ou la promontofixation, mais comme mon utérus et ma vessie sont stables, et que le souci est bien plus bas et au niveau postérieur, mon chirurgien a opté pour une reconstruction endo vaginale avec colpectomie, plicature pré rectale et myorraphie des releveurs.
(Pareil, je vous laisse googler si vous voulez les détails)
Comme je suis encore relativement « jeune », il voulait éviter la pose de filet de renforcement qui a tendance à rigidifier la paroi vaginale, et occasionner des gènes lors des rapports intimes.
L’opération s’est très bien passée, une bonne demi-heure sous anesthésie générale. Les suites sont en revanche assez douloureuses, surtout au niveau de la cicatrice de la plicature, mais globalement c’est supportable. C’est plus une gêne quand je change de position. Je n’ai pas de soins particuliers, juste veiller à avoir un transit le plus fluide possible pour ne pas avoir à pousser (zéro tabou on a dit !)
Pendant 10 jours, je suis restée allongée quasiment en permanence, j’ai mis du temps à supporter la position assise. Les douleurs se sont globalement apaisées au bout de 13 jours. J’ai revu mon chirurgien à J+14, il a constaté que ma cicatrisation était bonne. Pas question pour autant de faire n’importe quoi (la compétition de trampoline, c’est niet !) : Je ne dois rien porter pendant 1 mois et ne pas faire de sport pendant 3 mois au total.
Cela fait maintenant 16 jours que j’ai été opérée. J’ai repris de façon très allégée mon travail hier, je fatigue très vite, et ne tiens pas debout plus de 5-10 minutes d’affilée sans que cela ne me fasse mal. J’ai beaucoup stressé avant l’opération mais globalement je suis soulagée d’avoir eu recours à cette chirurgie. J’espère vraiment que cela va améliorer mon confort au quotidien et pendant le sport. En attendant, je me repose +++ et même si je trouve le temps long, je ne regrette pas !
Merci de m’avoir lue, c’est important pour moi de témoigner sur un sujet qui est relativement tabou. Si vous saviez le nombre de questions / témoignages / retours d’expérience que j’ai reçus suite à mes publications Instagram, c’est fou qu’on n’en parle pas plus, nous sommes si nombreuses à être concernées. Je suis vraiment heureuse de pouvoir contribuer à libérer la parole sur ce sujet, d’ailleurs vous êtes plusieurs à avoir pris rendez-vous chez un.e spécialiste suite à mon témoignage, et rien que pour ça, ça en valait le coup !
Prenez soin de vous et de vos 🍑✨ !!
8 Commentaires
Merci de briser les tabous !
Merci Céline, je trouvais ça important d’en parler 🙂
Meri pour votre témoignage, bon rétablissement
Merci Odile ! Comme on dit : doucement mais sûrement ! 🙂
Merci pour ces mots, ça fait du bien de lire qu’il y a des solutions ! Bon rétablissement.
Merci beaucoup ! Oui il y a plein de solutions, il ne faut jamais hésiter à consulter, même si ça ne nous paraît pas urgent, ou juste « du confort » (ça n’en est pas !)
Bon, un grand merci, car la descente d’organe, c’est une énorme crainte pour moi ! Mes deux grands mères en ont eu, et j’ai vécu mon enfance avec les mots de ton article sans les relier à des maux réels. Mais après mes 2 accouchements, je suis devenus plus sensible à cette problématique ! Ton témoignage est le premier que je lis impliquant une femme jeune et sportive, donc c’est hyper intéressant, surtout sur les premiers symptômes. . merci !!
Mais oui, il y a une sorte de flou artistique autour du terme… Moi j’imaginais clairement un truc hyper gore, genre tous tes organes qui tombent d’un coup dans tes chaussettes, un peu comme la perte des eaux quand tu accouches, tu vois ? Alors que non, c’est beaucoup plus progressif, voire insidieux, c’est une sorte de gêne à laquelle on peut s’habituer (et c’est bien là le risque…)
3 semaines après mon opération, je suis vraiment contente de l’avoir faite, car je commence enfin à voir le bout du tunnel !