(Suite de notre fabuleux blogtrip en Guyane avec Atout France et le Comité du Tourisme de Guyane…)
Ce dimanche soir, juste avant que le soleil ne se couche, nous nous dirigeons vers la crique de Cariacou, un petit affluent du fleuve Kourou, à une demi-heure de la ville. Une pirogue nous attend pour nous emmener au cœur de la forêt amazonienne où nous allons passer la nuit. Je ne vous cache pas que de mon côté, l’excitation est à son comble ! Pirogue, forêt, j’ai l’impression de vivre un rêve de gosse !
• nuit en forêt au Wapa Lodge :
Une petite demi-heure de pirogue, et nous arrivons à destination : les carbets où nous allons dormir se cachent derrière les arbres, nous sommes accueillis par la nuit. Le charme opère immédiatement : nous apercevons des dizaines de petites lumières dans la verdure. Il n’y a pas d’électricité dans cet éco-lodge, on s’éclaire à la bougie, on se lave avec l’eau de la rivière, on dort sous la moustiquaire au beau milieu des arbres. Une sorte de retour aux sources, ambiance Robinson Crusoé dans la jungle que j’ai littéralement adorée. Cette nuit au Wapa Lodge restera mon coup de cœur du séjour qui n’a pourtant pas manqué d’expériences extraordinaires !
On s’installe dans nos jolis carbets, et je m’éclipse pour une petite demi-heure de massage magique avec Laurence. Mes gambettes s’en souviennent encore, c’était un moment incroyable. Envolées les tensions des ces dernières semaines et la fatigue du voyage… Place à la détente pure et à la pleine conscience de la chance d’être ici.
Nous nous retrouvons ensuite pour partager un dîner sous les étoiles en compagnie de Greg, le propriétaire des lieux. Quelle douce soirée, entre convivialité, bons petits plats, et ce sentiment assez irréel d’être ici coupés de tout.
Quelques verres de rhum, et nous regagnons nos carbets éclairés à la bougie. J’ai toujours adoré dormir en plein air, que cela soit en tente ou perchée dans une cabane dans les arbres, alors la nuit qui a suivi a été parfaite. Je me souviendrai longtemps de cette lune magnifique et de ces étoiles qui perçaient à travers la cime des arbres, des bruits de la forêt, de la rivière, des animaux autour de nous…
Une nuit exceptionnelle !
➤ WAPA LODGE – Route du Dégrad Saramaca PK 21, 97310 KOUROU
• Jour 3 : les îles du Salut :
Au petit matin, nous reprenons la pirogue pour la suite de nos aventures. De retour à Kourou, cette fois-ci c’est sur la mer, à bord d’un catamaran que nous allons naviguer. Nous quittons les terres pour les îles du Salut au large des côtes de Guyane, une visite à la fois touristique et historique incontournable.
Les îles du Salut sont un archipel composé de trois petites îles : l’île Royale, l’île Saint Joseph et l’île du Diable qui abritent chacune les vestiges des premiers bagnes de Guyane. Un pan de notre histoire particulièrement sombre puisque des milliers de prisonniers de France et des Colonies ont été envoyés là entre 1852 et 1946 (!) dans des conditions effroyables. Dreyfus y fut même incarcéré en isolement complet sur l’île du Diable. Il ne faut donc pas se fier à ce décor paradisiaque car s’il est maintenant paisible et propice à la détente, il a été un véritable enfer pendant de longues années. Peu de bagnards en sont ressortis vivants.
Nous avons eu la chance d’être accompagnés par Serge Colin, l’ancien guide de l’île aujourd’hui à la retraite. Du haut de ses 84 ans, il a mené la visité tambour battant, en nous racontant mille et unes histoires et secrets de l’île. C’était passionnant de l’écouter ainsi, et j’ai appris énormément de choses car nos cours d’histoire font souvent l’impasse sur cette période.
J’ai ressenti de drôles de choses durant cette visite, tant le contraste entre la noirceur de ces vestiges historiques, et le décor de carte postale était important. Ces lieux m’ont vraiment touchée, et la partie cellules m’a glacée jusqu’au sang…
(coucou les petits singes capucins en liberté !)
Après cette parenthèse historique, place à un bon déjeuner typiquement guyanais sur la terrasse de l’auberge de l’île Royale puis baignade depuis notre catamaran face à l’île Saint Joseph. Le spot parfait pour profiter des eaux turquoises, rares en Guyane, car la mer le long des côtes est souvent boueuse, les immenses fleuves y déversant des quantités énormes de limon.
Nous n’avons donc pas boudé notre plaisir, l’eau était tellement bonne… j’ai même aperçu une magnifique tortue nageant tout près de moi !
(toutes les jolies photos de moi ont été prises par May ♥︎)
• Jour 4 : le Centre Spatial de Kourou :
Changement total de décor et d’ambiance pour cette nouvelle journée : nous allons visiter le fameux Centre Spatial de Kourou. Avec Thibault, on est au taquet, car lui comme moi, quand on était petits, on voulait être Thomas Pesquet ! ^__^
Blague à part, j’ai toujours été fascinée par l’espace, les fusées, tout ça, alors j’attendais avec grande impatience cette visite. Ici pas de vols habités, mais des lancements de satellites. Le centre spatial est immense (1200 km2 !!), nous n’en visiterons qu’une petite partie à bord d’un bus climatisé et commenté. Nous avons ainsi pu voir tous les pas de tirs Ariane, Soyouz et Vega, et apprendre que nous avons raté le lancement de la dernière fusée Soyouz à quelques heures près, juste avant notre arrivée en Guyane, snif.
Nous avons eu également accès à la salle de contrôle Jupiter, très impressionnante avec ses écrans et tout l’imaginaire qui l’accompagne. En revanche, je dois dire que j’ai été un peu déçue par la « scénographie » globale de cette visite, on reçoit beaucoup beaucoup d’informations mais de manière plutôt passive, assis dans notre bus. Ça manque quand même un peu d’interactivité, pour les enfants, ou tout simplement ceux qui ne sont pas des grands passionnés… Mais cela reste un incontournable en Guyane, et si comme moi vous adorez tout ce qui touche à l’espace, foncez, vous allez kiffer !
➤ Centre Spatial Guyanais – 97310 Kourou – visites en anglais ou français de 3h le matin et l’après-midi, c’est gratuit mais il faut réserver 48h à l’avance minimum. Accès au Musée de l’Espace : 7€ pour les adultes / 4€ pour les enfants.
• déjeuner sur le fleuve Sinnamary :
Après avoir fait chauffer les neurones, nous retournons dans un environnement plus traditionnel. Et puis il est l’heure de manger ! Nous nous arrêtons au bord du fleuve Sinnamary, un des principaux cours de d’eau de Guyane, au restaurant Le Pakira.
Sur la petite terrasse ponton, au frais à l’ombre, nous nous régalons avec de délicieuses spécialités locales : une salade chou carotte ultra fraîche, du pécari (sanglier de Guyane, appelé aussi pakira) et du filet d’acoupa, accompagnés de riz, de couac, de haricots rouges et de sauce chien… J’ai aimé cette cuisine simple et savoureuse, et le cadre, tellement joli !
➤ Le Pakira – 22 rue Constantin Verderosa 97315 Sinnamary
La suite de notre voyage s’annonce encore pleine de belles découvertes, nous partons vers Awala-Yalimapo et Saint Laurent du Maroni, mais je vous raconte tout ça dans un prochain billet, très vite ! Ça vous dit ?
Un immense merci à Atout France, au Comité du Tourisme de Guyane,
et à WeLikeTravel pour ce fabuleux voyage,
et des bisous à mes chouettes compagnons de voyage
Anne, May, Thibault, Olivier, Julie, Flavia et Nicolas !
8 Commentaires
Encore merci Céline pour ces si belles photos qui me rappellent tant de souvenirs. Concernant le décollage de la fusée, j’ai eu la même réaction que toi lorsque je suis allée en Guyane et que j’ai appris qu’une fusée avait décollé la semaine précédente 🙁 Mais n’aie pas de regret car si ce décollage avait eu lieu pendant ton séjour, tu aurais peut-être raté les îles du salut car celles-ci sont évacuées pendant 48h… Et puis, il paraît qu’on ne voit pas grand chose la plupart du temps 😉
Bonne journée à toi
Cécilia
En effet, je ne savais pas pour les îles du Salut, alors tout de suite j’ai beaucoup moins de regret ! Merci 🙂
Et bien, quel voyage! Merci de nous le faire partager, ça semble être vraiment très beau, intéressant et dépaysant!
J’imagine bien ce que tu as dû ressentir devant les « cellules ». J’ai visité la « maison des esclaves » à l’île de Gorée, au Sénégal. On y regroupait les esclaves avant le départ pour l’Amérique (elle représente tout cela en tout cas). A peine avons-nous franchi la porte que l’on ressent le poids de l’Histoire, et en effet notre sang se glace…
Je suis allée aussi à Gorée, et cette visite m’y a fait penser, effectivement… ce sont des lieux qui ne peuvent laisser indifférents 🙁
Ah le lancement de la fusée !! le temps s’arrête en Guyane, tout le monde suit le décompte à la télé puis se précipite dehors pour la voir. Plus visible en lancement de nuit d’ailleurs.
Je ne suis pas sûre que les Iles du salut soient évacuées mais la navigation est restreinte et certaines zones sont interdites (notamment parce qu’une partie de la fusée se détache et qu’elle retombe à l’eau – excusez mes explications techniques assez sommaires !!)
Le monsieur qui faisait les visites (je ne connaissais pas son nom) est incroyable, tellement intéressant, passionné et passionnant ! J’ai eu la chance de l’écouter, c’est un sacré souvenir.
Oui, Serge Collin est incroyable, il a une énergie folle, il fallait nous voir peiner à le suivre alors qu’il galopait sous un soleil pas possible ! Et l’histoire des bagnes est passionante. Bon et puis pour le lancement de Soyouz, aucun regret, c’était de jour, et de toute façon nous sommes arrivés après ! ?
De très . beaux souvenirs qui resteront à jamais gravés que ce soit les paysages, l’ambiance, la cuisine et l’équipe <3
Oh oui, quel voyage !! ❤️