Une Apparition - Sophie Fontanel

Je n’ai quasiment jamais coloré mes cheveux. À peine quelques légers balayages, quand c’était à la mode, au début des années 2000. Et trois quatre régécolors ton sur ton ces dernières années, vous savez ces colorations qui s’estompent au fur et à mesure des shampoings.

Je n’ai pas non plus beaucoup de cheveux blancs, on les devine peut-être sur la photo ci-dessus, ils sont essentiellement concentrés sur le devant de mon visage, au sommet de mon front, bien au milieu. Il doit y en avoir d’autres qui se baladent dans le reste de ma chevelure, mais je n’y fais pas très attention.

À mon âge pourtant, ma Mamisa, mon grand-père paternel et mon père étaient sinon blancs comme neige, déjà plus sel que poivre. Il faut croire que si j’ai hérité de leur masse capillaire bien fournie, j’ai pris l’option couleur du côté maternel.

Mes cheveux, je les aime bien. C’est même une des choses que je préfère chez moi. Ils ne sont pas chiants, ils sont épais et souples à la fois. Ils ont du volume, et depuis que j’ai trouvé LE coiffeur parfait, ils se coiffent tous seuls, même pas besoin de les sécher ou de les lisser pour qu’ils ressemblent à quelque chose.

Jusqu’à présent, je ne me prenais donc pas la tête, faisant une couleur l’hiver quand je trouvais mon teint trop tristoune, entre le manque de soleil et ces petits filaments blancs au dessus de mes yeux. Mais j’avoue, ça m’enquiquinait un peu cette histoire de teintures, ça me semblait inévitable passé un certain âge, et en même temps, je ne me sentais pas du tout prête à passer le cap.  Comme s’il y avait une sorte d’injonction à tout planquer, pour ne surtout pas faire son âge, ou plus encore. Alors que moi, les cheveux gris ou blancs, j’ai toujours trouvé ça super beau, chez les hommes ET chez les femmes.

Une Apparition - Sophie Fontanel

Il y a deux ans, Sophie Fontanel a annoncé sur les réseaux sociaux qu’elle arrêtait de se teindre les cheveux. Elle avait alors 53 ans. S’en est suivie une longue et lente métamorphose. Une mue devrais-je dire.

À l’époque, j’avais suivi ça d’un peu loin, tombant de temps en temps sur des selfies qui témoignaient de l’avancée de sa crinière bicolore. J’avais trouvé ça assez gonflé de sa part, si je me souviens bien, et plutôt rigolo. Le résultat, plus d’un an après, était sublime. Elle était si lumineuse avec ses cheveux blancs, ça l’embellissait, ça la rendait libre et surtout terriblement moderne.

Étonnant, n’est-ce pas ?

Une Apparition - Sophie Fontanel

De ces longs mois de mue, Sophie en a tiré un livre qui s’appelle « Une apparition ». Il raconte pourquoi et comment elle a arrêté de se cacher derrière des teintures, pour devenir elle, à 100%. J’ai adoré ce livre. Il est très bien écrit, il se lit d’une traite ou presque, il est drôle, impertinent, étonnant parfois, et surtout il m’a fait voir les choses autrement, et a révélé possible ce que je ressentais bien planqué au fond de moi. Par quelle injonction idiote devrais-je moi aussi planquer mes cheveux blancs alors que je n’en ressens pas l’envie, ni le besoin ?

Je ne dis pas que je ne le ferai jamais, je ne suis pas à l’abri d’avoir envie d’un petit coup de couleur par moment, mais quelque part cette lecture a changé ma perception des choses. Cela n’a rien d’obligatoire. Ce n’est pas inévitable. Je dirais même plus, depuis que j’ai fini ce livre, je les regarde un peu différemment, mes cheveux blancs. Je les aime bien, comme le reste de mes cheveux. Ils font partie de moi, et je les assume pleinement. Après tout, l’âge c’est dans la tête, pas au dessus !

Merci Sophie pour ce beau livre qui ne juge pas et ouvre l’esprit !

Une apparition, Sophie Fontanel aux éditions Robert Laffont, disponible ici ou dans votre librairie !

(livre offert)

29 Commentaires

  1. Il y en a quelques uns qui se promènent dans mes cheveux aussi. Il y a quelques mois, j’ai voulu essayer une coloration végétale, plus pour le côté soin dont tout le monde parle que pour cacher les cheveux blancs (ça ne les cache pas totalement de toute façon). L’odeur d’épinards de mes cheveux pendant quelques jours m’a dissuadée de recommencer ! Je vais donc garder mes cheveux blancs pour l’instant ^^

  2. C’est marrant parce que j’ai entamé la même démarche il y a 9 mois. Plus de 15 années de coloration et là grosse lassitude à 43 ans, des racines blanches qui se dévoilent de plus en plus rapidement, des produits bien que bio mais toujours agressifs.
    J’avais peur de la période de transition et de l’aspect « négligé ».
    J’ai suivi sur instagram Sophie FONTANEL et cela a fini de me convaincre. J’ai évité les miroirs cet été, j’ai laissé pousser mes cheveux à la sauvageonne et enfin la coupe courte de rentrée est venue à bout de ce reliquat de coloration. Me voilà poivre et sel mais tellement en accord avec moi même et libre.

  3. Je suis poivre et sel depuis le collège !! si si en 3e déjà sur les photos du voyage scolaire je grisonne. Du coup ça m’a défini très tôt. Dans ma famille on est tous blanc (sauf 1) et ma grand même a eu jusqu’à plus de 100 ans une longue et épaisse natte blanche que les dames de la maison de retraite adoraient lui coiffer.
    Pour moi c’est donc un non-événement cette histoire d’Apparition.
    Du coup je m’interroge sur l’impact de cette apparition car ça a l’air de chambouler beaucoup de femmes… Franchement : on en est encore là en 2017 ? C’est un peu triste non ? Je veux dire : C’est triste ce que cet impact véhicule : qu’il faut planquer sa vieillesse, qu’il faut être artificielle. Pourquoi ? Quel est le sens profond de cette injonction ? Oui ça m’interroge…

    • Oui au fond c’est triste, mais ça ne m’étonne pas du tout… Autour de moi, quasiment tout le monde se teint les cheveux, et j’imagine que dans le milieu parisien et mode de Sophie Fontanel la pression est encore plus forte.

  4. Quelques cheveux blancs depuis mes … 27-28 ans ? je ne sais plus trop. Adepte des colorations en tout genre depuis l’adolescence (noir de chez noir / rouge noir / chocolat brillant / hénés pour passer de temps en temps à quelque chose de plus naturel…). A ma première grossesse, j’ai arrêté de me teindre les cheveux, surtout pour avoir moins de produits chimiques dans le corps.
    Et j’ai regardé mes amies autour de moi : celles qui laissaient leurs quelques mèches d’argent apporter un peu plus de lumière dans leurs cheveux. Elles étaient belles. Belles comme ça, comme elles avaient décidé d’être. Alors, je me suis dit que je pouvais suivre leur exemple, et moi aussi laisser un peu de blanc dans ma chevelure.

    • C’est fou, parce que c’est aussi ce que je ressens quand je vois des femmes avec des cheveux blancs, ou gris, même quand il n’y en a pas beaucoup, ça leur ajoute un petit plus, de la lumière, de la singularité… j’aime beaucoup !

  5. Ces cheveux blancs sont magnifiques !
    J’ai eu une cheffe à qui je ne savais pas donner d’âge car je l’ai toujours connu avec les cheveux blancs. Elle racontait que c’était suite à sa seule et unique grossesse. A 25 ans, elle était blanche et n’avait jamais teinté ses cheveux. Je trouvais que cela faisait d’elle une personne forte. Et elle l’était.
    En général, je fais un balayage par an et j’éclaircis un peu mes racines avec un spray mais aujourd’hui j’ai envie de laisser mes cheveux avec leur couleur naturelle : blond cendré foncé. Mes enfants ne sont pas vraiment d’accord car ils veulent une maman blonde. Chupa aime que je sois blonde alors qu’elle est châtain très foncé.
    On verra si je tiens.

    • C’est amusant les idées de nos enfants… les miens sont plus grands, et mes cheveux blancs ne les dérangent pas, au contraire je crois que ça les amuse un peu. L’essentiel c’est que toi tu sois en accord avec toi-même, en blonde ou châtain clair !

  6. Tu as du voir ma dernière photo de profil sur FB. Cela fait environ 6 mois que je mets en avant mes cheveux blancs. J’aime sentir cette liberté de montrer mon âge et je l’ assume totalement.
    Cela n’a pas été sans remarques des proches. mais, je ne me suis pas laissée démonter. Je pense qu’on vit mieux le fait qu’on vieillit, quand on vois son apparence réel. Quoiqu’il en soit mon esprit reste jeune !

    • Oui j’ai vu, et ça te va très bien ! Tu as raison de le dire, assumer c’est le plus important, quelle que soit la décision que l’on prend.

  7. J’ai réservé ce livre à la bibliothèque. En attendant, j’ai lu son précédent, sur la maladie de sa mère. Ce n’est pas gai mais délicat. Et forcément, cela nous renvoie à nous « Que ferions nous à sa place ? ». Comme pour les cheveux blancs. La question c’est comment accepter de vieillir et de voir les autres vieillir alors qu’on est encore jeunes dans nos tête !!!

    • Il faut que je le lise aussi, celui-là, j’aime vraiment sa façon d’écrire et de voir les choses… J’espère qu’une apparition te plaira !

  8. C’est super si elle a pu aider certaines à s’affranchir des diktats de la mode capillaire. Personnellement, j’ai toujours eu un profond respect pour les personnes aux cheveux blancs ou poivre et sel et ça ne me dérange pas du tout de vieillir. J’ai eu mon premier cheveu blanc à 31 ans et j’en ai parlé à tout le monde parce que j’étais super fière, un peu comme quand on est gosse et qu’on perd sa première dent de lait, on sait qu’on est en train de grandir et là tout le monde m’a répondu: « Oh ma pauvre, déjà, achète une coloration ». Non mais je les aime mes cheveux blancs! Aujourd’hui, à 37 ans, j’en ai quelques uns mais pas grand chose et même si je devais avoir tous mes cheveux blancs à 43 ans, je m’en fiche complètement! Na!

  9. Bonjour,

    Les cheveux apparaissent peu à peu. Je pense que je n’utiliserai pas de teinture ou shampoings colorants car, au vu des allergies qui me pourrissent la vie, je ne pense pas que ce serait une bonne idée de rajouter des produits chimiques sur ma chevelure châtain foncé, longue, et, comme vous souple, épais, facile à coiffer.

    Merci pour la suggestion du livre.

    Belle fin e journée !

  10. Pardon, j’ai oublié « blancs » à côté du mot « cheveux » au début de mon commentaire… Lapsus révélateur ? Je ne crois pas ! J’assume la vieillesse qui s’installe progressivement…

    • Moi aussi, et pour être tout à fait franche, les cheveux ce n’est pas ce qui me semble le plus difficile dans le fait de vieillir… j’ai plus de mal avec la mémoire qui flanche parfois, et la fatigue de plus en plus récurrente 😉

  11. Ah super j’attendais ton avis sur ce livre depuis que j’ai vu que tu l’avais acheté. J’avais peur d’être déçue. Moi personnellement depuis une vingtaine d’années j’ai stoppé le blond platine et laissé repousser mes cheveux blonds foncés, trop de boulot les racines. Depuis un an ou deux je me pose des questions sur mes cheveux blancs qui pour l’instant se confondent assez bien dans ma chevelure, des collègues et amies plus agées que moi se font toujours blondes mais le mélange à la repousse n’est vraiment pas très jojo et je ne suis pas une grande acharnée du coiffeur. Alors je scrute de plus en plus les dames qui se laissent pousser les cheveux blancs ou gris, j’adorais déjà Tatiana de Rosnay et Sophie Fontanel m’a bluffée, je pense que je vais laisser les choses se faire et j’aviserai si vraiment je me trouve trop « vieille ». Si le reste de l’apparence reste jeune je pense que cela peut être très classe. Par contre j’ai lu qu’Inès de la Fressange était plutôt contre…

    • Ça c’est un point avec lequel je suis bien d’accord, c’est que la repousse est pas très jojo en effet… finalement ça fait plus « vieux » que d’avoir les cheveux naturels, je trouve… En ce qui concerne Inès de la Fressange, en effet au début du livre elle est assez contre l’idée de Sophie Fontanel, ensuite elle semble moins tranchée dans son avis… Mais cela reste le ressenti de Sophie Fontanel (et mon interprétation 😉 )

  12. La vie doit être tellement plus facile, en effet, mais c’est quelque chose que je ne me sens absolument pas capable de faire…

    • C’est tellement perso, en fait, c’est une décision qui n’appartient qu’à toi, et personne ne devrait avoir à y redire… C’est ce que j’aime dans son livre, elle est très respectueuse de chaque point de vue, et elle fait ce qui est en accord avec elle, sans juger ce que font les autres.

  13. J’adore les cheveux blancs quand tous les cheveux le sont où alors poivre et sel c’est magnifique.Mais avant je trouve que cela est compliqué. Moi j’approche de mes 43 ans et je viens de faire ma première couleur.J’ai longtemps attendu,depuis mes 40 ans ils ont commencé à se manifester,mais là ce n’etait plus possible à assumer pour moi ,au niveau des tempes +++et un peu par-ci par-là sur le reste de la chevelure. J’ai eu très peur du résultat de ma première couleur,je ne voulais pas que la couleur soit plus foncée que la naturelle. Résultat plutôt sympa avec quelques reflets noisettes. On attendra un peu pour les cheveux gris.

  14. Bonjour,
    Je suis une lectrice assidue mais timide commentatrice, mais ce sujet me touche.
    Je vais aller à contrario des témoignages précédents. J’ai des cheveux blancs depuis ma première grossesse et depuis je ne les assume pas, je l’avoue. Je n’ai pas (ou du moins je ne trouve pas) une belle couleur de base et ce blanc concentré principalement comme toi sur le devant et les tempes, je n’y arrive pas. Régulièrement, je laisse pousser, je me dis que ça suffit ras-le-bol des colorations toutes les 3/4 semaines mais au bout de 3/4 mois, un jour je me regarde dans le miroir (surtout l’hiver quand je suis bien blanche de peau) et je craque devant cet air maladif …. sans parler des commentaires des collègues (masculins, je n’ai jamais eu la moindre réflexion d’une femme) sur le fait qu’il serait temps que je prenne rdv chez le coiffeur … et je reprends illico rdv chez le coiffeur.
    J’ai entendu Sophie sur France Inter il y a quelque temps, elle présentait son livre justement. Aujourd’hui, je lis ton article. Je pense que je vais courir m’acheter le livre, j’ai 10h d’avion bientôt, je vais pouvoir les mettre à profit. Je ne sais pas si j’arriverais à ne plus composer le numéro du coiffeur, mais peut-être que cela m’aidera à m’accepter un peu mieux
    Merci pour ton article 🙂

  15. J’ai eu mon 1er cheveux blanc à 18 ans, et ça m’avait beaucoup choqué… alors depuis je les colore, je les cache…. Mais vous me faites réfléchir… à 41 ans, peut-être qu’il faudrait que j’accepte ma tignasse poivre et sel. Mais bon, ils ne sont pas très bien repartis, se concentrant surtout sur le haut du carne et les tempes, alors j’hésite….
    A suivre !

  16. Je ne vais pas m’étendre sur le sujet, parce que je ne suis pas encore concernée. Les cheveux blancs, c’est l’expérience, la vie, c’est beau et c’est être vivant. Je me suis arrêtée dans ma visite du blog pour commenter, parce que voilà plusieurs années que certaines de mes amies décolorent leurs cheveux à l’excès car elles veulent justement des cheveux blancs. Je trouvais ça rigolo, cette différence de point de vue. Comme je le disais je ne suis pas encore concernée, donc j’estime ne pas avoir vraiment de légitimité à donner mon avis là-dessus, l’assumer ou non… C’est le choix de chacune. Et c’est justement ça l’important, que ce soit VOTRE choix. Et qu’il vous rende heureuse. (et n’hésitez pas à aiguiser votre répartie concernant ceux qui se permettent de vous critiquer, ça leur en fera passer l’envie !)

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