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Début octobre, il y a seize ans, MrChéri et moi débarquions à Vannes pour y débuter une nouvelle vie à deux.

J’habitais depuis mes sept ans à Toulouse, je venais de terminer ma dernière année d’études à Marseille, et lui commençait un nouveau boulot après une expérience peu concluante à Nevers, dans la Nièvre. Vous dire que mes débuts ici furent faciles serait mentir… Moi la fille du sud ouest, débarquer dans une région inconnue à la météorologie incertaine, sans boulot et sans connaître personne, ce fut un peu rude. Il m’a bien fallu 18 mois pour m’acclimater, dans tous les sens du terme. 18 mois pour me trouver un job, nous faire des amis et apprécier pleinement la magnifique région dans laquelle nous vivons depuis.

Seize ans après, je l’aime « ma » Bretagne, je ne me vois pas vivre ailleurs qu’ici. Nous y avons fait notre trou, pris racine. Un mariage, puis trois enfants, une maison, une ribambelle d’amis. Un si beau cadre, la mer, la campagne, une qualité de vie que je n’échangerai pour rien au monde.

Et pourtant, malgré ces seize ans de Bretagne, je me sens toujours obligée d’ajouter « d’adoption » quand on me présente comme bretonne. Et de préciser qu’en « vrai », je suis Toulousaine. Comme si je n’avais aucune légitimité à prétendre au titre. C’est idiot, mais je ne peux pas m’en empêcher. Sans doute parce que je ne suis pas née ici, je n’y ai pas grandi, mes racines sont ailleurs, quelque part au sud de la Garonne. Je n’ai pas le projet d’y retourner, dans ce sud, pourtant. Je suis tellement bien ici, je me sens chez moi, mais cela ne change rien à l’affaire. Je ne suis pas bretonne, et sans doute ne le serai-je jamais.

Même si à ce jour, c’est en Bretagne que j’ai vécu le plus longtemps. Et mes enfants y sont nés. Mais le reste de notre famille est ailleurs.

Au bout de seize ans, je découvre encore des us, des coutumes, des expressions des nouvelles choses qui m’étonnent. Et je suis sûre que dans vingt ou trente ans, si nous sommes toujours là, je continuerai à découvrir, à m’étonner. Je n’ai souvent pas les même références que nos amis d’ici. Les toits en ardoise, les petits ports de pêche, le cidre, les galettes, le beurre salé, le lait ribot… Cet esprit de fête en famille que je ne connais qu’ici… Sans oublier ce sens profond de l’amitié, cette incroyable hospitalité bretonne. J’ai tout adopté, mais dussè-je vivre dans « ma » belle Bretagne jusqu’à 80 ans, je serai sans doute toujours un peu cette fille du sud qui a débarqué avec son chéri en Bretagne un petit matin d’octobre 1997.

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Qu’est-ce que cela peut faire, après tout, on va dire que je suis bretonne d’adoption, et fière de l’être !

51 Commentaires

  1. Qu’importe, comme tu dis, de naissance ou d’adoption, on sent bien que tu aimes ta région et que tu t’y sens bien !
    Des bises, de la toulousaine d’adoption. (qui n’est plus vraiment toulousaine, toute perdue dans la (belle) campagne lauragaise)

  2. Les bretons de coeur sont les meilleurs ! Pour ma part j’ai du sang breton mais je n’y ai jamais vécu en dehors des vacances, alors je suis un peu l’inverse de toi, au final je connais peu les gens et les habitudes, car en vacances je vis dans mon cocon familial !

  3. Je suis bretonne de naissance, j’ai du quitter ma bretagne pour suivre le papa de mon fils très jeune, et puis j’ai vécu un peu a l’arrache, jusqu’a ce qu’elle me rappelle près d’elle, mais j’étais en manque il faut le dire. Avec le rat on a eu l’opportunité de partir au Québec, ça ne c’est pas fait (au grand damn du rat) mais pas du mien, car je sais qu’au bout d’un an sa bretagne lui aurait manqué.
    Et comme dirait Soldat Louis « C’est un pays fallait que je t’en parle car j’l’ai dans le coeur comme tu crois pas »….

  4. C’est exactement ce que je ressens quand on me dit que je suis Bretonne ! Non je ne me sens pas Bretonne (ou alors seulement Bretonne de coeur), mes racines sont ailleurs … même si je passe toutes mes vacances dans ce pays magnifique depuis 15 ans !

  5. C’est marrant, je ressens très fort tout ce que tu dis mais pour Toulouse!
    Comme tu dis, qu’importe, l’essentiel c’est de se sentir bien et de s’intégrer! 🙂

  6. La Bretagne çà vous gagne
    Bretonne pur beurre (salé évidemment) que je suis et parisienne (d’adoption depuis 10 ans) un grand merci pour ce petit billet. Et vive la BZH, ses galettes, son lait ribot (beurk), ses touristes grognons à cause de la météo incertaine, ses plages, son crachin, ses fêtes etc.
    et puis…peu importe d’où l’on vient, le principal étant d’être happy là où l’on est !
    bizh

  7. Ah la Bretagne ! Mon père joue de la cornemuse et a fondé un bagad, mon grd père maternel était breton et n en n a jamais parlé… Et moi, je suis une savoyarde en exil depuis de trop nombreuses années et mes montagnes me manquent ! Les régions, c est comme les gouts et les couleurs, ça ne se discute pas !

  8. L’endroit où se trouve notre cœur est « notre » endroit.
    Peu importe s’il y a eu adoption ou non ! Et puis, il me semble qu’on a le droit, si l’on aime aussi ses racines, d’envisager la double nationalité ! 😉
    Je vois surtout que tu te sens bien là où tu es. Les racines ont grandi, se sont étoffées… de même que ta famille et tes amis.
    Tu as choisi une photo avec de l’eau. Elle est très belle, d’ailleurs. Je crois bien que cela fait partie des points qui me manquent le plus : habiter à plus d’une heure de la mer.
    Je te souhaite bien d’autres merveilleuses années dans ta belle Bretagne???
    (Ne me demande pas pourquoi, mais il me rend toute chose, ton billet !)

  9. Oh la la comme ton billet résonne… Personnellement, je n’y vis pas mais je suis tombée amoureuse d’un finistérien, il y a un peu moins de 9 ans, moi la parisienne, dont toute la famille vivait en Languedoc Roussillon. Dès la première fois où j’ai mis les pieds à Brest, je suis tombée amoureuse de tout, des gens, de l’endroit, de la manière de vivre, d’être avec les autres. Je ne loupe jamais un numéro de Bretons magazine monté par un bon copain (vannetais d’ailleurs :P) J’écrivais ces quelques lignes sur le Finistère cet été : http://boudublog.com/finistere-boudu/
    Bref, je suis émue, tes mots sont très jolis et très justes. Je crois que, qu’on l’épouse, qu’on y vive comme une adoptée, une fois qu’on a la bretagne dans la peau, c’est pour la vie.

  10. J’ai du sang breton mais née à Paris et je retourne toujours en Bretagne lors des vacances depuis plus de 40 ans, j’ai besoin de cette bouffée d’oxygène ou plutôt d’iode sur la presqu’île de Quiberon et revoir nos amis alors bretonne de coeur surement 😉
    Si tu te sens bien là où tu es c’est le plus important en tout cas qu’est ce que je t’envie d’ailleurs un moment on a faillit vivre à Vannes suite à une mutation de monsieur mais la vie en a décidé autrement.

  11. Je suis née en Bretagne et même si j’ai passé dix ans en Espagne, je n’ai jamais réussi à m’y sentir « chez moi ». Je suis de retour dans le Finistère depuis un peu plus d’un mois et c’est incroyable de voir combien cet endroit m’apporte…

  12. De toutes les photos que tu partage de  » ta btretagne » ici ou sur instagram, je la trouve magnifique et je ne suis pas etonnée que tu t y sente si bien.
    Parole de fille qui n’aime pas là ou elle vit

  13. HAAAAAAA j’adore ce billet ♥♥♥ Franchement je crois qu’il va figurer dans mes préférés chez toi ! Quand la discussion avec des gens qui ne me connaissent pas beaucoup arrive sur la question : « et toi, tu viens d’où ? » je suis tellement fière de dire « mais d’ici ! » Ce n’est pas nous, c’est la vie qui a choisi de nous mettre là où on est, l’important est de sentir bien là où on vit, d’y voir sa famille heureuse, et d’en découvrir encore et encore les richesses, et pour ça la Bretagne est un puits sans fond, je ne la connais pas moi-même encore assez. Tu démarres fort le mois d’octobre, dis donc 😀

  14. Il est vachement beau, ton billet. Et puis il me parle beaucoup, forcément. Cet sujet de l’appartenance ou de l’imposture vis à vis d’un endroit, tout ça. Voila, hein.

  15. Je ne suis pas bretonne, pourtant elle résonne en moi. Nous la sillonons, dans notre van bringueballant, toujours avec le même émerveillement, chaque fois que nous le pouvons. Les vagues qui lèchent les côtes, cette nature si sauvage, la culture si prégnante, la musique tout droit sortie des brumes… Tout me parle et malgré mes racines, je me sens un peu d’ici, un peu bretonne. Merci de la faire vivre à travers l’écran, elle me manque tant !

  16. Je voulais te dire que depuis quelques jours ton blog a retrouvé son âme. J’ai eu un peu de peine avec la série « sponsos de rentrée » et là tu es vraiment de retour, ça fait du bien. Merci!

    Et si non, je suis allée en Bretagne il y a quelques années et j’ai adoré: magnifique région.

  17. joli billet, transpirant de sincérité et d’émotion!

    signé : une Bretonne de naissance « exilée  » en Vendée, qui aime bcp cette belle région et ne manque pas 1 occasion d’y retourner.
    Tu as raison, l’essentiel est de se sentir bien là où l’on vit, et ça a l’air d’être ton cas!

    P.S. Aimes-tu le lait Ribot ?

  18. moi je suis bretonne d’adoption : conçue mais pas née là-bas, j’y ai passé tous mes étés d’enfant (le 1er j’avais 1 mois!), d’adolescente, d’étudiante. J’y ai appris à marcher, à nager, à naviguer et même à conduire sur les petites routes de campagne. J’y ai bossé, j’y ai glandé. J’y ai aimé, j’y ai pleuré, j’y ai ri.
    J’y ai passé mes plus beaux moments et c’est bien pour ça que maintenant j’essaie d’y emmener les kidswhatelse le plus souvent pour qu’ils découvrent cette région que j’aime tant!
    Plus que 3 semaines et on sera là, je compte les jours comme une gamine…

  19. Merci d’avoir dit ce que je pense et ressens depuis maintenant 14 ans ! arrivée à 19 ans pour rejoindre mon chéri, je m’y sens comme chez moi (avec une préférence pour le 29…) et me verrais mal la quitter cette Breizh ! (ou alors pour y revenir de toute façon un jour ou l’autre.)A Breizh, ma bro, me ‘gar ma bro. (O Bretagne mon pays que j’aime mon pays, hymne breton)

  20. Tu nous donnes vraiment ENVIE DE VENIR !!!!! et de quitter nos toîts gris, notre préiphérique et la vue sur nos voisins parisiens 😉 Bon vent en Bretagne alors !

  21. Je ressens les mêmes choses que toi, mais j’ai ce petit accent en plus qui fait qu’on me voit tout de suite comme une étrangère. Quand un touriste me demande dans la rue si je suis d’ici, je dis oui fièrement, mais je vois bien qu’il a un doute à cause de mon accent. J’en ai parlé avec une amie « du cru » il y a peu de temps. Elle ne me voit plus comme une étrangère, mais quelqu’un d’ici, donc en fait ça vient de nous. On ne lâche pas facilement ses racines. Ça serait nier une partie de soi… et c’est qui fait qu’on a parfois beaucoup à offrir aussi.

  22. Le plus dur c’est de sauter le pas, comme toi il y a 16 ans. J’aimerais quitter Paris mais voilà..tout quitter, les amis, le travail, les habitudes….Peut être que je suis trop vieille en fait ? 😀

  23. Sev (norvège) Répondre

    eh eh cela me fait sourire. J’aurais pu ecrire la même chose à propos de mon pays d’adoption.
    Mais j’ai aussi l’attache d’avoir representé ce pays sportivement et de m’être sèrieusement fait suer pour apprendre cte bon sang de langage !!! 😉

  24. Il me parle ce billet, mes parents vivent dans le Morbihan depuis plus de 20 ans, j’y suis arrivée quand j’avais 10 ans et pourtant j’ai toujours eu l’impression d’être « une fausse » bretonne. Alors je comprends, ce sentiment de ne pas être « une vraie » , pas être tout à fait légitime… Alors qu’au final, ce n’est pas le lieu de naissance qui dicte ce que l’on « est » ou « veut être ». (Marlène, ceinture jaune petit flocon de philosophie)
    🙂

  25. Tu me fais rêver… Parisienne aujourd’hui, Normande de naissance, avec Chéri, on sillonne la France à la recherche de l’endroit où on fondera une famille, où se sentira vraiment bien pour commencer une nouvelle vie. Je le somme d’aller en Bretagne, région qui m’intrigue, et lui freine, freine 😉 La Bretagne ou ailleurs, aujourd’hui, on a nos petites fiches dans la tête, et on se plaît à rêver 😉

  26. Je suis revenue lire ce billet ce matin (moi addict ? nannnnn), et d’autres réflexions me sont venues. Au « Je ne suis pas bretonne, et sans doute ne le serai-je jamais. », si je peux me permettre, sans occulter totalement la partie du Sud-Ouest qui dort quelque part chez toi, je répondrais que si, je trouve que tu peux te dire bretonne, parce que tu la vois comme moi, pure beurre (pour reprendre l’expression citée plus haut en commentaire), je l’aime. Voilà, c’est tout. Bon mercredi !

    • euhhh moi à ce qu’on m’a dit, des fois dans l’eau du robinet, en Bretagne, ce n’est pas très râgoutant… mais quelques farfadets qui vous auraient jeté un sort, peut-être 🙂 c’est une si jolie région, je vous comprends !

  27. Merci pour ce bel article si aimant envers ma Bretagne, mon pays comme je me plais à le dire très souvent.
    Bretonne je le suis de naissance, j’y ai vécu 18 ans avant de décider d’aller voir ailleurs si la vie est plus douce.
    La Bretagne telle que tu l’as décrit (les toits en ardoise, cet esprit fête de famille, le lait ribot (miam!)) c’est ma Bretagne, celle que j’aime et où je sais aujourd’hui qu’il fait bon vivre même si la vie me retient à Paris.
    Lectrice de l’ombre depuis quelques années, j’avais compris que tu n’étais pas de chez nous. Toutefois tu sembles tellement l’aimer notre pays, tu en parles tellement et tu le photographie (merci Instagram) tellement bien, tu en renvoie tellement une image positive que oui tu peux te proclamer bretonne d’adoption.
    Car crois-moi ça fait du bien de croiser des gens qui aiment mon pays pour ce qu’il est et qui ne passe pas leur temps à parler du temps et compagnie!
    Merci pour ce doux billet envers mon doux pays
    Elodie

  28. Je pense que la Bretagne t’a adoptée aussi, les Bretons de coeur sont tout aussi authentiques, et c’est une Brestoise qui te le dit ! Bisous et kenavo !

  29. coucou 🙂
    je vis à 1/2h de Vannes en voiture 🙂
    je suis contente de te lire
    contente que tu aimes ta région d’adoption 🙂
    bises, au plaisir 🙂

  30. Haaan comme je comprends ton billet ! <3
    Je n'y vis pas encore, c'est dans nos projets pour le futur, mais il me suffit de fermer les yeux pour m'y retrouver, entendre le bruit des vagues, sentir l'air iodé… Bref, dans quelques années, c'est peut être moi qui l'écrirai, ce billet ! 😉 Bises !

  31. Soleil de minuit Répondre

    Quand ma vie a basculé il y a 4 ans, le seul endroit où j’ai eu envie de me poser pour reprendre pied est un petit coin du Morbihan battu par les vagues et le vent. Depuis un bout de moi est resté la- bas même si aujourd’hui je vis aux pieds du Mont BLanc. Et si on le demande où je veux aller en vacances, en weekend, en mutation, je réponds invariablement Quiberon.
    Merci pour tes images bretonnes lumineuses et joyeuses.

  32. Belle hommage à la Bretagne. Et je ne donnerai pas notre secret à nous les bretons nés ici, ce truc qu’on fait boire à tout le monde en espérant les garder chez nous !

  33. Je comprends ce que tu dis et je pense que moi aussi j’aurai du mal à ne pas dire « d’adoption » si j’allais dans une autre région que la mienne pour y vivre le reste de ma vie.
    Je sais pas, j’aurai l’impression de mentir et de m’attribuer quelque chose qui ne m’appartient pas.
    Malgré tout au bout de 16 ans tu peux te dire bretonne, tu partages tout ça. Le beurre salé a du être un immense changement pour toi 😉
    Au passage tes photos sont très jolies.
    Une belle, longue et heureuse vie en Bretagne pour les années qui arrivent !!

  34. Je découvre ton blog à l’instant ! Joli article ! Moi j’habite Vannes aussi : mais j’y suis née. J’ai l’habitude de dire qu’être breton, c’est dans le coeur et pas forcément dans le sang. Être breton (vannetais?), c’est un état d’esprit, l’amour de cette merveilleuse région (où il y a toujours quelques choses à découvrir), l’envie d’y rester pour toujours… Je suis fière d’être bretonne parceque j’y suis née mais j’en suis encore plus fière, car ici on accepte les gens de tous les horizons s’ils partagent nos valeurs.
    Quand je lis ton article, je peux te l’assurer : tu es Bretonne !! Bienvenue chez toi !!
    PS : la seule chose qui pourrait poser problème : il faut aimer le beurre salé (je rigole, hihi)

  35. Bretonne de coeur, j’espère l’être un jour d’adoption mais tout comme toi je ne pense pas pouvoir jamais me dire purement et simplement bretonne.

  36. moi chu bretonne d’occasion mais quand même je me sens attachée à cette région, alors tu vois, je crois que la bretagne t’a bien adoptée ! (et vice versa)

  37. MissCoquelicot Répondre

    Toi de Toulouse, moi vivant désormais à Paris, nous sommes des bretonnes de coeur, c’est le plus important !!! mais contrairement à toi peut être, je me revandique comme bretonne vis à vis de tous ces parisiens parfois chagrin 🙂

  38. MissCoquelicot Répondre

    euhhhhhhhh « je me revendique » bien sûr !! désolée pour la faute de frappe !!

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