Quand je serai grande, je serai traiteur…

… ou peut-être birzday planneuz (branche dissidente du « wedding planner », façon Jlo) si ça existe ??

Oui, parce que moi, organiser une grosse fiesta d’anniversaire et faire à manger pour une trentaine de personnes, ça ne me fait presque pas peur ! Et que ne ferais-je pas pour les 35 ans de mon cher et tendre époux ??

Retour sur ma semaine de folie :

** Mardi 26/09 **

– 9h01: le menu est choisi depuis hier, ce sera apéro amélioré, buffet d’entrées suivi d’un porc au caramel avec du riz basmati, fromage et dessert. Ma liste des courses est faite, le planning de la semaine est bouclé à la minute près, je m’apprête à embarquer Miniloup et aller vider mon compte bancaire chez Carrouf… je suis over-mega motivée, je suis supra organisée, je suis la killeuse de birzday party.

– 9h02: Miniloup chouine, se frotte les yeux, baille. Ne nous voilons pas la face, cet enfant tombe de sommeil. De toute façon il est encore tôt, et une courte sieste ne peut lui être que bénéfique…

– 10h37: Miniloup dort toujours… je fais pourtant un max de boucan, mais rien à faire, il écrase sévère.

– 11h18: Miniloup se réveille enfin. Je dois aller chercher mes 2 grands dans 20 minutes, les grosses courses ce matin, c’est mort.

– 12h22: tandis que je fais déjeuner ma petite marmaille, une idée de génie surgit d’on ne sait où. Et si j’allais faire les courses après la (traditionnellement longue) sieste de l’après-midi ? Evidemment, je ne serai jamais de retour à 16h30 pour la sortie de l’école, mais la garderie c’est pas fait pour les chiens, hein. Et Mamzelle me la réclame depuis la rentrée, je ne vais pas la priver de ce plaisir plus longtemps.

– 12h23: je me rappelle que Mamzelle et moi avons rendez-vous chez le généraliste ce soir à 18h pour les fichus certificats médicaux pour la danse. Bon, ça va être un peu serré comme timing, car tout est à 20 minutes en bagnole, sans compter les embouteillages à cette heure-là. Mais je suis une killeuse, ne l’oubliez pas, je PEUX (je dois) y arriver. C’est aujourd’hui, ou jamais.

– 13h39: j’ai déposé Mamzelle et Petitou à l’école, ils sont armés d’un goûter pour patienter à la garderie, je pose Miniloup dans son lit. Il s’endort instantanément (ô joie).

– 15h30: à peine Miniloup a-t-il ouvert la moindre paupière qu’il a déjà la couche changée, le gilet enfilé et le voilà sanglé dans son siège-auto. Je bats mon propre record de vitesse de décollage de la maison. Je fonce sans perdre une seule seconde. Je VAIS y arriver.

– 15h52: Carrouf. Une folle semi-échevelée fonce avec son chariot, slalome dans les rayons, évite de justesse les mamies qui badent en plein milieu, griffonne rageusement sa liste. C’est moi. Un petit troll scandinave équilibriste tente bien de la distraire en se levant sur son siège, en essayant de tout choper sur son passage ou en poussant des cris suraigus, mais elle l’amadoue avec des petits morceaux de pain et des mini-emballages recyclés pour l’occasion en jouets incassables , et avance inexorablement vers le but ultime : la caisse.

– 16h37: mince, quel mélange 4 épices il faut que je prenne, déjà ? Et c’est de la sauce soja ou du nuoc man qu’il me faut, je me souviens plus ? Crotte, j’ai oublié le pain de mie, et évidemment c’est à l’autre bout du magasin. (femme au bord de la crise de nerfs)

– 16h42: je vérifie une dernière fois… j’ai TOUT. Je me dirige vers la caisse, et je choisis celle où officie une de mes voisines. Je vais devoir blablater un peu, et vu mon teint rougeaud/suant je vais ruiner ma réputation de femme « glamour en toute circonstance », mais d’habitude elle est ultra-rapide, et avec un peu de chance elle va m’aider à empaqueter mes affaires.

– 16h59: bon sang, que c’était long. Mon chariot pèse 3 tonnes et demi, je n’en peux plus, je sue sang et eau, mais la voiture est vue.

– 17h03: le coffre est chargé, je suis au bord de l’apoplexie, mais je démarre. Purée, je ne vais jamais y arriver.

– 17h25: j’attrape mes 2 loulous à la garderie, je crois que je fais peur aux enfants avec mes yeux fous exorbités, mais au moins, ils ne traînent pas et courrent derrière moi jusqu’à la voiture.

– 17h27: je me gare en dérapage quasi incontrôlé devant la maison, je sors les sacs précipitamment du coffre, ya plein de machins frais là-dedans, ça ne peut pas attendre je dois les mettre au frigo, sinon c’est un coup à ce que samedi mes invités chopent la salmonellose, ou autre joyeuseté !

– 17h32: je respire un grand coup. Tout va bien, je vais bien. Je remonte en voiture, avec mes 3 enfants sagement assis à l’arrière (ils ont compris que c’était pas le moment de me chercher). Je ne sais pas comment c’est possible, mais nous serons à l’heure chez le médecin !

** Vendredi 29/09 **
Hier, j’ai terminé les derniers achats qui ne pouvaient pas attendre depuis mardi, je ne vous refais pas le coup des siestes à rallonge de Miniloup qui mettent la zone dans mon planning, hein, ça deviendrait lassant. J’ai imprimé la recette du porc au caramel, j’ai 5 kgs de barbaque qui m’attendent.

– 14h33: Miniloup est couché, je sors tous les ingrédients. Faut que je m’installe confortablement, hein, ça risque de durer un peu, cette affaire.

– 14h34: je coupe la viande en « bouchées ».

– 14h44: je coupe la viande en « bouchées ».

– 14h54: je coupe la viande en « bouchées ».

– 14h55: je coupe la viande en MORCEAUX !

– 15h: je n’ai coupé que 1,5 kg de viande. Ca tombe bien, ça correspond aux quantités de la recette. Pour 6. Bon sang, on est 18 adultes et 12 enfants, va falloir que je me retape cette corvée encore 3 fois d’ici demain soir ????

– 15h01: je prépare le bouillon. Trop fastoche (ya rien à couper)

– 15h05: je cuis la viande. Jusqu’ici tout va bien.

– 15h10: bon, c’est pas tout ça, mais dans porc au caramel, ya caramel, alors il va falloir que je le fasse. Or, j’ai la phobie du caramel. Je n’en ai jamais fait de ma vie. Le fait que ma mère ait 2 énormes cicatrices indélébiles sur la main droite à cause de la dernière crème au caramel qu’elle a faite (ya 25 ans) n’y est certainement pas étranger.
Mais ça ne doit pas être si sorcier tout de même. Je me lance. Ce sera mon défi perso. Je balance les morceaux de sucre dans la flotte, et j’allume le gaz.

– 15h12: il ne se passe rien. Ah, fallait peut-être faire fondre le sucre avant ?

– 15h15: ayé ça bouille. Ca fait même de sacrément grosses bulles. Ca va pas me sauter à la tronche quand même ??

– 15h16: j’enfile un tablier, on ne sait jamais.

– 15h17: ça brunit. Waaaaaaah, c’est beau. Waaaaaah, ça sent bon. C’est dingue, ça sent le caramel, dites-donc ! Et si je prenais une photo pour immortaliser cet instant historique ??

– 15h18: euh là ça commence à sentir le cramé !!! Vite il faut que je balance le bouillon dans la cocotte. Sauf qu’ils disent de faire attention aux éclaboussures, méfiance.

– 15h20: tout va bien, aucun incident majeur n’est à déplorer, la viande cuit dans le bouillon au caramel, yapuka surveiller tout ça le temps que ça réduise, et que je remue de temps en temps pour pas que ça attache au fond. Je suis la reine des fourneaux, la reine du caramel et c’est officiel, ma mère mérite amplement sa réputation de maladroite !

– 15h27: Miniloup se réveille. Dilemne, ma sauce n’a pas suffisamment réduit. Je coupe le feu, ou pas ? Bon, si je me depêche d’aller le chercher, et que je lui change sa couche dare-dare, ça ne devrait pas avoir le temps de cramer. Enfin, j’espère. Ce serait con de rater ma recette au dernier moment, hein.

– 15h32: Miniloup erre en liberté dans ma cuisine, tandis que je surveille d’un oeil ma cocotte. Il s’approche dangereusement du placard à verres sous la table, mais je ne m’inquiète pas, il n’a jamais réussi à l’ouvrir.

– 15h33: un enfant de 11 mois et demi apprend vite. Bilan : 1 verre cassé. Il faut vite déblayer les débris coupant, tout en remuant la viande, et en tenant Miniloup hors de portée, évidemment. Je peux vous le dire, c’est balèze !

– 15h40: la sauce m’a l’air impec, je coupe le gaz. Par acquis de conscience, je goûte un morceau de viande. Urgh, autant l’extérieur est bon, autant au milieu, c’est un peu dégueu, il manque ce petit goût caramélisé qui fait tout le charme de la recette. Je dois me rendre à l’évidence, j’ai coupé les morceaux trop gros !

– 15h41: je coupe les morceaux de viande, un à un, en plus petites bouchées, en veillant à ne pas me brûler les doigts.

– 15h57: je coupe les morceaux de viande, un à un, en plus petites bouchées, en veillant à ne pas me brûler les doigts.

– 16h15: je coupe les morceaux de viande, un à un, en plus petites bouchées. Je ne risque plus de me brûler les doigts, c’est froid.

– 16h20: il est l’heure d’aller chercher mes 2 grands à l’école, Miniloup a ravagé ma tour de DVD de Friends et semé des bouts de pain machouillé partout dans mon salon, mais tout va bien, j’ai FINI mon 1er porc au caramel !!!!!

(enfin, la PREMIERE fournée de porc au caramel… il n’en reste plus que 3 à faire d’ici demain soir !)

(la suite demain plus tard !)