Cet été, nous avons passé nos premières vacances à la montagne. Une grande première pour les Korrigans, un moment très attendu par MrChéri qui rêvait d’y retourner depuis des années. Quant à moi, je dois avouer que je n’ai pas gardé de très bons souvenirs de mes vacances en montagne l’été quand j’étais enfant puis ado. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai tant tardé à accepter de retenter l’expérience. La montagne l’hiver, faire du ski, ok (et encore, je ne m’y suis remise qu’il y a 3 ans), mais la montagne l’été, bof bof, non vraiment, je préférais la mer…
Et puis il y a eu cette invitation des Villages Club du Soleil à venir une semaine à Vars, dans les Hautes Alpes. Je me suis dit que c’était quand même une belle occasion, et que c’était sans doute le moment de passer outre mes vieilles réticences, et de redécouvrir la montagne en été, avec mes yeux d’adultes…
Je vous raconterai bien évidemment plus en détail notre semaine en club dans un prochain billet, aujourd’hui j’ai surtout envie de vous raconter à quel point cette semaine m’a définitivement réconciliée avec la montagne. J’en ai pris plein les yeux, et j’ai tellement aimé randonner sur les sentiers escarpés qui nous entouraient !
Chaque jour, plusieurs randonnées de différents niveaux étaient proposées, en petit groupe, avec un accompagnateur de haute montagne. Le club met même à disposition le matériel complet pour randonner en toute sécurité (chaussures, sac à dos, bâtons, gourde, etc). Dès le deuxième jour, les Korrigans étaient scotchés au club ado, alors avec MrChéri on s’est dit pourquoi ne pas s’inscrire à ces fameux groupes de rando.
Je n’avais pas randonné depuis, heu, 25 ans, et je suis sacrément sujette au vertige, donc on a commencé mollo, en s’inscrivant à une randonnée de niveau bleu (c’est le même principe que les pistes de ski : vert / bleu / rouge / noir en fonction de la difficulté, du dénivelé, de la durée de la rando)
Nous voilà donc partis à la frontière italienne toute proche, avec pour objectif de passer le Col de Roburent et d’admirer les lacs de l’Orronaye et de Roburent. 630m de dénivelé positif, 5 heures de marche et une altitude max de 2500m, c’était déjà pas si mal pour un début !
Le temps était absolument magnifique, et notre groupe fort sympathique. On a commencé à grimper doucement. Comme je vous le disais, je n’ai pas du tout l’habitude de marcher en montagne, et je l’ai très vite senti. J’ai beau être sportive, impossible de maintenir mon souffle ! Je n’avais pas mal aux jambes, je ne me sentais pas fatiguée, mais j’étais complètement essoufflée. Les premières minutes ont été assez compliquées à gérer. Et puis, petit à petit, mes poumons se sont habitués, et j’ai commencé à me sentir mieux. Alors j’ai commencé à regarder autour de moi plutôt que mes pieds, et là…
La claque les amis.
C’était tellement beau !
J’ai senti mon cœur se gonfler, et mon esprit s’alléger. J’étais tellement bien et heureuse d’être là ! J’ai vraiment eu un coup de foudre instantané pour les paysages qui m’entouraient. Oubliés mes mauvais souvenirs de jeunesse, là ce n’était rien que du plaisir à l’état brut. À se demander pourquoi j’avais tant tardé… 25 ans sans montagne, quel dommage !
La journée s’est passée comme dans un rêve. Il y a eu de sacrées montées, il y a eu le premier lac, encore plus beau vu d’en haut. Puis le fameux col frontière et ses bornes de pierre gravés d’une fleur de lys côté français et de la croix de Savoie côté italien. Et enfin la vue à couper le souffle sur le lac de Roburent, avec en toile de fond le massif italien de l’Argentera…
C’était sublime.
Nous sommes descendus au bord du lac pour pique-niquer longuement… Un des meilleurs pique-niques de ma vie, bien mérité après toutes ces heures à crapahuter !
Le retour était tout aussi chouette, en descente les genoux prennent un peu cher mais on profite à fond de la vue, qui change au gré des heures et du soleil…
Après une si belle expérience, je n’avais qu’une envie, recommencer ! À peine rentrés au club en fin de journée, nous nous sommes inscrits pour le lendemain. MrChéri avait très envie de faire la rando rouge qui grimpait pas mal, mais moi je ne me sentais pas encore assez sûre de moi, alors on a joué la carte de la sécurité encore une fois, et on a opté pour la bleue : la Crête de la Rortie dans le parc des Écrins.
Au programme de cette deuxième sortie, 550 mètres de dénivelé positif et un petit passage aérien (dans le jargon de montagne, ça veut dire fais gaffe à ton vertige). Altitude maximale de 1640 mètres, bien moins que la veille en fait, et 5 heures de marche prévues au dessus de la vallée de la Durance.
Sur le papier cela avait l’air plus simple que la veille, et pourtant il n’en a rien été. Nous étions plus bas en altitude, du coup nous avons eu très chaud, et les mouches nous ont pas mal embêtés. La vue était jolie, mais bien moins sauvage que la veille, on voyait l’activité humaine partout autour de nous. Et le passage aérien a été un vrai calvaire pour moi, on est passé sous une via ferrata, à flanc de paroi, dans les cailloux, avec le vide juste en dessous de nous.
J’ai fini la sortie un peu dans la douleur, je dois bien l’avouer.
Pas question pour autant de rester sur une impression mitigée… On arrivait déjà à la fin de la semaine, et notre dernier jour de randonnée. Et là, le cas de conscience : allait-on choisir la rando bleue pas très haute, ou nous lancer dans la rando rouge vendue par toute l’équipe comme étant le clou de la semaine ??
Je vous le donne en mille, après avoir pas mal hésité, et harcelé les pauvres accompagnateurs de milliers de questions, j’ai cédé à MrChéri qui en piaffait d’envie, et opté pour la rando rouge : ascension en Haute Ubaye de l’Aiguille Large (2860 mètres d’altitude !) avec 1000 mètres de dénivelé positif et pas mal de passages aériens.
Je peux vous dire que le matin même, je n’en menais pas large. J’étais équipée comme une pro : bye bye les chaussures de trail, là j’avais de vraies chaussures de montagne, et des bâtons !
Comme nous étions assez nombreux, on a scindé le groupe en deux. Je ne sais pas comment on en est arrivé là, mais je me suis retrouvé dans le plus petit groupe, mais avec le niveau le plus élevé : des coureurs d’ultra-trails et des randonneurs confirmés qui avaient fait la rando noire la veille. Gloups.
Dès le départ, j’ai essayé de m’accrocher, mais comme j’essayais de forcer le rythme, très vite, je me suis essouflée, et j’ai rapidement été distanciée par le groupe !
Heureusement, la guide qui nous accompagnait m’a prise sous son aile, laissant les autres partir devant. On a entamé l’ascension de l’aiguille par une pente absolument vertigineuse, et j’ai finalement béni notre choix de groupe. C’était dur, très dur, mais grâce à eux qui n’éprouvaient pas de difficulté, j’avais ma guide perso rien que pour moi ! Elle a été géniale, me coachant tout du long, m’expliquant comment bien marcher, bien respirer. J’étais en confiance avec elle, je suis passée par des endroits que je n’aurais jamais cru arriver à franchir !
C’est également elle qui m’a encouragée à m’accrocher jusqu’au bout, j’étais prête à renoncer à la toute dernière montée jusqu’au sommet de l’aiguille, il ne restait que quelques mètres, mais c’était dans les rochers, et j’avais peur de ne jamais réussir à descendre ensuite…
Grâce à elle, j’ai vaincu mon vertige et j’ai rejoint mon chéri et le reste du groupe au sommet. Et là, les amis, encore une fois, quelle vue mais quelle vue ! Quelle magnifique récompense ! Cela valait les trois heures de montée un peu folles qui venaient de s’écouler !! J’en étais toute tremblante d’émotion !
Grâce à mes bâtons et cette récente victoire sur moi-même, la redescente n’a été qu’une formalité alors que c’est ce que qui me faisait le plus peur jusqu’alors… Encore une fois j’en ai pris plein les yeux et profité profité profité… Mon Dieu, que la montagne est BELLE ♥︎
(oui, j’ai grimpé tout là-haut, la-haut !)
Cette semaine, et cette journée en particulier, resteront à tout jamais gravées dans ma mémoire. J’ai vécu des moments très forts avec mon chéri et admiré des paysages grandioses. Je me suis émerveillée comme une gamine, j’ai vaincu mon vertige et ma peur du vide. Et qui l’eût cru, je n’ai qu’une hâte… retourner à la montagne l’été prochain !
(à suivre, le bilan de notre semaine aux Villages Club du Soleil de Vars, et une très jolie surprise…
Restez dans le coin !)
24 Commentaires
Comme toi, ado ce n’était pas mon kiffe… Mais maintenant que j’y vis et que je profite de ses attraits à chaque saison (les lacs et la rando l’été / la forêt et ses trésors l’automne / la neige et ses joies l’hiver / la renaissance du printemps) Je peux le dire : « la montagne, ça vous gagne! »
:dot: Oh oui, en automne, ça doit être superbe aussi !
Coucou, étant réunionnaise je ne connaissais pas la joie des vacances a la montagne ado 🙂 mais comme toi j’ai toujours privilégier les vacances à la mer l’été. Et puis sur un coup de tête et puis parce qu’il faisait trop trop chaud chez nous il y a 2 ans nous nous sommes décidés pour la montagne et j’ai a-do-ré, cette année, notre choix a été assez différent nous sommes montés dans le nord dans la famille de mon copain et avons profité de notre belle région pacha, en voyant vos photos, j’ai regretté de n’avoir pas eu mes quelques jours de montagne, l’année prochaine c’est sûr on y retourne
:dot: Une fois qu’on y a goûté (et aimé !), difficile de s’en passer, c’est clair !
Comme quoi, avec l’age on change…si tu avais été aussi enthousiaste il y a 25 ans, quel plaisir c’aurait été de randonner ensemble!
Que d’aventures. Je ne savais pas que tu avais le vertiges. Je te pensais tout terrain, moi !!! Bravo pour cette victoire. C’est ça qui est génial avec la montagne, c’est qu’elle nous rend plus fort. Et puis avec un guide, on arrive à faire des choses qu’on aurait jamais faites seules. Ca aussi, j’ai adoré au VCS.
:dot: Oui mon vertige s’est accentué avec les années, et d’autant plus avec les enfants à côté ! Je me suis vraiment retrouvé dans tes billets sur les VCS, je crois qu’on a vraiment vécu les choses de la même manière, c’est drôle !
La beauté ! Ces vacances d’été étaient montagnardes pour moi aussi, un vrai bonheur.
:dot: J’ai carrément hâte d’y retourner !
cette année montagne pour nous aussi, avec un couple d’amis, à la clusaz, des paysages magnifiques à couper le souffle, très vert, très bleu aussi un temps magnifique toute la semaine une chance !!!
Et nous qui pensions devoir trainer les garçons ( 9, 11 ans ) ils étaient devant.
Je trouve que la montagne dépayse vraiment.
:dot: Ça dépayse et ça vide ressource tellement ! Un grand bol d’air pur, de déconnexion, c’est tellement agréable…
La montagne l’été, pour moi ce sont les meilleures vacances possibles. Et encore plus en rando itinérante. Sur plusieurs jours, n’avoir rien d’autre à faire et à penser que de mettre un pied devant l’autre et profiter du paysage, c’est la liberté!
:dot: Maintenant j’en rêve !
Trop trop trop trop beau.
#TeamMontagne
Comme toi j’ai jamais cru que la montagne en été peu être aussi une très belle idée pour passer ses vacances jusqu’à ce que j’ai y passé quelques jours en été (2014), c’était magnifique et inoubliable alors j’ai refait la même chose l’année dernière mais en changeant d’endroit… Pour des vacances au calme, total détente en amoureux Y’a pas mieux que la montagne et j’y retournerai surement 🙂
Tu étais déja une killeuse a mes yeux mais la je te dis respect! Et tes photos sont une fois de plus juste whouuuuu
La montagne l’été, c’est génial… quand il fait beau 🙂
:dot: On a eu un temps parfait ! Les Hautes Alpes pour ça, c’est top, c’est quand même bien au sud…
Bonsoir,
L’utilisation du mot « crapahuter » est interdite depuis 2010,
Cordialement
:dot: M’en fiche, je suis une rebelle 😆
Tes photos sont DINGUES. Et punaise, tu m’épates, toi ! Ouais, même après 5 ans 😉
Alors, petite, avec les parents, nous y allions à toutes les vacances d’hiver et 3 semaines l’été avec mes grands-parents. Je garde plus de bon souvenirs de l’été que de l’hiver. Je n’y suis plus retournée depuis très longtemps et avec 4 loulous, on oublie de suite le ski et son budget qui fait partir en courant ! Qu’en plus, Romu aime pas le ski !
Par contre on a tous les deux envie d’y retourner pour retrouver cette beauté, cette vue, çe silence …. on a envie mais pas possible au niveau budget pour le moment… un jour peut être pour que les enfants comprennent ce que l’on pouvait ressentir à leur âge là-bas
On a testé l’Autriche cette été pour la première fois et on a tous adoré.
Je découvre ton blog. Magnifique les photos! Moi j’ai grandit en passant mes été a la montagne donc j’adore. Cet été nous sommes allés dans le Queyras, je te le recommande. Et mes enfants aiment marcher donc j’attends qu’ils grandissent un peu pour faire de belles randonnées.