(chez Mamisa, avril 2008)

Ce n’est pas facile de parler de la mort à ses enfants.

On ne sait pas comment aborder le sujet. On a peur d’en dire trop, ou pas assez, de les rendre tristes, ou pire, de les traumatiser. Et puis il faut arriver à gérer ses propres émotions, ses peurs, ses croyances, éventuellement sa foi.

J’en discutais l’autre jour avec Dom (qui m’a d’ailleurs soufflé cette idée de billet) : dans certaines sociétés, comme en Afrique, on vit avec la mort, la mort fait partie de la vie, il n’y a pas de tabou, ou presque sur le sujet. Dans notre société occidentale, ce n’est pas le cas, loin de là. On cache la mort, on l’évite du regard, on ne veut surtout pas y penser. Alors comment aborder le sujet quand celui-ci nous touche de plein fouet, sans qu’on y soit préparé ?

Ma Mamisa nous a quittés il y a 10 jours, et pour faire rapatrier son corps, c’est compliqué, et très long. Son inhumation n’aura lieu que lundi prochain. Durant tout ce temps, mes Korrigans posent beaucoup de questions. Surtout les plus grands. Heureusement, il est relativement facile de répondre à des questions précises, même si on n’a pas forcément les réponses. J’ai pris le parti d’en parler le plus simplement possible, sans fioritures ni cachoteries, tout en leur faisant comprendre qu’en fait, personne ne sait vraiment.

Là où ça se complique, c’est pour Miniloup. Son vocabulaire de petit garçon de 3 ans ne lui est pas d’un grand secours. Seul son comportement changeant de ces 2 dernières semaines a permis de déceler son mal-être et ses nombreux questionnements. Lui d’habitude si enjoué et dynamique s’est transformé en petit garçon boudeur et renfermé, piquant parfois des colères aussi surprenantes que mutantes. Bref, en creusant un peu la question, j’ai réalisé que mon petit bonhomme n’était pas triste, comme on aurait pu l’imaginer (même s’il n’a vu Mamisa que 2 fois et ne s’en souvient probablement pas), mais en colère. En colère après cette Mamisa, puisque j’étais triste à cause d’elle. C’est surprenant, la mort vue par des petits yeux pas encore formatés de 3 ans.

Dans un autre registre, certains s’étonnent que nos Korrigans nous accompagnent lundi prochain. Outre le fait que je ne sais pas trop comment nous aurions pu faire autrement, il me semble important de les associer à cette page de notre histoire familiale. Il y a 2 ans, Mamzelle et Petitou ont assisté aux funérailles du grand-père de MrChéri. Je vous rassure, ils se sont très bien tenu. Et surtout, ils ont pu y trouver quelques réponses concrètes. Je ne voudrais pas les en priver, c’est trop important. Après tout, c’est la vie.

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40 Commentaires

  1. Je suis d’accord avec toi c’est important pour les enfants de vous accompagner surtout si ils posent des questions. Et dans le cas contraire cela reste très abstrait et donc assez incompréhensible. Bon courage.

    :dot: Les 2 plus grands posent vraiment bcp de questions, et Mamzelle va au caté, ça lui parle encore plus. Là où je suis plus prudente, c’est par rapport à Miniloup…

  2. C’est pas le fait qu’ils se tiennent bien… mais plutôt de la marque que ça peut leur laisser…

    Personnellement, je ne supporte pas les enterrements, j’y vais par obligation, et je n’emmènerai pas mes enfants. Je ne dis pas jamais, parce que le désir peut emmener d’elles. Mais je pense qu’on peut dire au revoir autrement que devant un cercueil…
    Beaucoup de gens autour de moi ont été traumatisé d’avoir été à des enterrements très jeune. Je me fie à ce vécu et au mien pour me dire que ce n’est pas leur place.

    Bien sûr, ce n’est que mon avis perso, je ne juge rien 😀

    :dot: La remarque sur « bien se tenir », c’est du 2nd degré, hein 😉 C’est juste que chez certains, ça semble être leur principale préoccupation : « tu emmènes les enfants à l’église, ah mais, et s’ils ne sont pas sages ?? » 😉

  3. Tu as tout à fait raison, ce serait pire de leur cacher des choses ou d’inventer des réponses. Bon courage à tous.

    :dot: Merci Marlène.

  4. Je pense qu’il est nécessaire d’en parler surtout si ils te posent des questions. La réponse « tu comprendras quand tu seras grand » est un frein dans beaucoup de domaine et une frustration.
    Mais la question que je me pose est plutôt si toi, ça va? Je t’envoie mes pensées les plus chocolatés et un gros beaucoup de sourire.

    :dot: Ben moi, ça va… c’est difficile parfois, mais je sais que dans quelques temps, quand la douleur sera moins vive, j’aurai le rire de Mamisa dans mon coeur, pour toujours. Et je suis très bien entourée.

  5. La lectrice de l'ombre Répondre

    Quand j’ai perdu ma grand mère au printemps (que les enfants ont connue), je leur ai demandé si ils souhaitaient venir à l’enterrement et ils ont voulu venir.
    Quand je l’ai annoncé à mes parents, ils n’étaient pas vraiment « chauds » et ma maman a tout fait pour me dissuader (trop petits, pas pour eux..etc..)
    Je ne pense pas que cela les ai traumatisés et en plus, je crois qu’il est nécessaire pour faire le deuil d’assister à cet adieu.
    Si ils n’avaient pas voulu venir, je ne les ai y aurai jamais obligés mais je pense que de leur coté aussi, ils avaient envie de « participer » avec nous, comme tu le dis « c’est la vie ».
    Voilà pour mon expérience.
    Bon courage à vous tous

    :dot: C’est vrai que la cérémonie d’enterrement est importante dans le processus de deuil. Je n saurais l’expliquer… mais ces 2 semaines me paraissent si longues, c’est limite insoutenable.

  6. Je n’ai pas emmené mes enfants non plus, ni à l’enterrement de mon père, ni à celui de mon grand père. Mais uniquement parce que les circonstances ne s’y prêtaient pas.
    Mais si le contexte avait été différent, je l’aurais fait, pour que cette mort dont on parle soit matérialisée, la cérémonie, cela sert à cela, y compris pour les enfants.
    Aux miens, de la mort, je parle sans détour, sans fioriture, mais avec des mots simples, et j’ai dit à mes enfants ce que je pensais, que la personne qu’on aime reste vivante tant qu’elle est vivante dans nos coeurs.

    Quand miss E était plus petite, je lui avais dit que ma grand mère était dans les étoiles, mais j’ai eu le sentiment que cela l’inquiétait plus qu’autre chose.

    Pour revenir à la mort, en elle même, je déteste qu’on me dise ‘il ou elle est parti », la mort fait partie intégrante de la vie et cela commence par avoir nos vieilles personnes parmi nous, et non pas cachées comme de la vilaine poussière sous un tapis.

    :dot: Je comprends que tu n’aimes pas le « il est parti », c’est assez hypocrite comme terme, et ça induit une notion de retour. Mais là, je n’arrive tout simplement à dire que Mamisa est… (morte). Argh, j’y arrive vraiment pas (j’ai mis plusieurs longues secondes à l’écrire)

  7. Chaque personne a ses propres réactions face à la mort. La mort de quelqu’un qu’on aime nous ramène inévitablement à notre propre … naissance / vie / mort.
    Dire aux enfants que la personne est partie «pour un long voyage» ne fait qu’induire l’idée que celle-ci peut revenir. Le plus difficile c’est d’essayer de comprendre ce qu’ils ressentent.
    Et comme tu le dis si bien : il faut d’abord arriver à gérer ses propres émotions. Miniloup l’a très bien compris. Malgré ta tristesse, je crois vraiment que tu abordes le sujet de la meilleure manière qui soit. Pas de grands discours mais des réponses simples à des questions que tes Korrigans ne manqueront pas de continuer à poser.
    Assister aux funérailles ? Pourquoi pas. Si c’est fait en toute simplicité, sans dramatiser.

    Bon courage à tous.

    :dot: la cérémonie sera la plus simple possible, à l’image de ma Mamisa… merci pour ton petit mot, Daniel.

  8. Complètement d’accord avec le fait qu’il faille leur dire la vérité sans métaphore, répondre à leurs questions sans détour.
    Chez nous non plus, la mort n’est pas un tabou, elle fait partie de la vie.
    Par contre pour l’enterrement je ne sais pas, d’un côté je pense que c’est important de dire au revoir à la personne, d’un autre, c’est vrai que certaines images peuvent choquer…
    Je n’ai pas voulu que mes enfants assistent à l’enterrement de leur arrière grand-mère il y a 2 ans (ils avaient alors 9 et 6 ans et m’ont vraiment tanné pour y assister) et finalement, je ne le regrette pas. Ils auront d’autres occasions et le plus tard sera le mieux.
    Mais je ne juge pas hein! je pense que c’est un décision difficile à prendre et qu’aucune n’est parfaite…
    bisous.

  9. mais par contre je les emmène régulièrement au cimetière!

    :dot: Pas facile, hein… moi c’est le cimetière qui me fiche le bourdon, je crois que je préfère de loin les églises, avec leurs couleurs et leurs bougies.

  10. Je pense que tu as fait le bon choix: leur en parler simplement sans cacher tes propos derrières des fantaisies. Je trouve tout à fait normal d’emmener ses enfants et peut être même nécessaire aux funérailles de Mamisa. On avait beaucoup critiquer mes parents quand ils avaient pris la décision de nous emmener mon frère et moi à l’enterrement de mon grand-père, nous étions âgés alors de sept ans et quatre ans. Cela montre bien la volonté d’écarter les enfants de ce tabou qu’est la mort.

    :dot: C’est encore terriblement ancré dans les mœurs, je m’en rends compte aujourd’hui… notre décision est prise cependant. Mamisa aimait bcp les enfants.

  11. bon courage pour cette épreuve! je suis d’accord pour dire que la mort fait partie de la vie, et c’est d’ailleurs bien ce que tente d’expliquer les contes (ah bon, la maman et le papa de cendrillon sont morts??? et pourquoi les nains sont tristes??? pourquoi le papa de la belle ne veut pas mourir??) c’est tellement plus facile de répondre à ces questions là, non??? je n’ai pas encore eu besoin de parler à mes enfants d’autre deuil que ceux-là, mais je ne suis pas pressée du tout d’être confrontée à cela.
    à nouveau bon courage pour ton deuil, car j’ai compris que tu étais très attachée à ta grand-mère (qui était fort belle, je tenais à te le dire) et que je sais ô combien il est difficile de faire ce travail…..

    quant à savoir si tes enfants doivent ou non assister aux obsèques, tu es la mieux placée pour le savoir, quoiqu’en disent les autres….et si c’est important pour toi, alors ça l’est pour eux ;o)

    :dot: Merci Ashramaman, ta dernière phrase est d’une justesse percutante. Etje trouve aussi que Mamisa était très belle, ce n’est pas objectif, évidemment, alors de le lire de quelqu’un d’autre, ça me trouble.

  12. Personnellement, j’ai pas encore été souvent confrontée à la mort, mais je sais qu’à chaque fois, mes parents ont été extraordinaires.
    Quand j’ai perdu ma tante, à 6 ans, ils nous ont interdit d’aller voir le corps, chose dont je les remercie encore.
    Je préfère garder un souvenir extra de la personne, plutôt que d’avoir une dernière vision difficilement supportable pour une enfant.
    En revanche, quand j’ai perdu une de mes amies, j’ai tenu à aller jusqu’au bout, et là encore, mes parents m’ont simplement accompagnée.
    Et le plus important, je crois, c’était d’être soudés, pour affronter à plusieurs les moments durs.
    Et je pense que l’essentiel, c’est de pouvoir continuer à parler de la personne, pour faire revivre le souvenir dans la bonne humeur, malgré tout…

    (Couarge, en tout cas…)

  13. C’est vrai que selon l’age, les enfants réagissent d ‘une manière bien différente… Je me souviens pour mon arrière grand mère, j’avais 5 ans, ca ne m’a pas fait de choc, puisque je ne comprenais pas vraiment la situation! Encore maintenant en fait… Parce que je n’ai été confronté à la mort que très tard (il y a deux ans avec mon pépé), j’ai eu un choc terrbile, et meme si j’ai voulu assister à la messe, je n’arrive plus à mettre les pieds au cimetierre, encore moins sur sa tombe… C’est bien simple, il est encore vivant dans mon coeur, donc si je vois sa tombe, ca me ramène à la réalité!
    La mort est vraiment un sujet compliqué, et chcun la percoit différemment…. Tu as eu raison de en pas rentrer dans des détails, puisqu’ils ne verront peut-etre pas la mort comme toi plus tard!
    Bises et bonne soirée 🙂

    PS: félicitations pour Nice Blog, j’en suis aussi!!!!!

  14. Douces pensées pour vous. Le rapport à la mort est tellement personnel et complexe. Il fait partie de l’éducation, c’est vrai, et votre choix se justifie.

  15. Je pense que tu as raion de ne pas vouloir en faire un tabou et je suis tout à fait d’accord quand tu dis que ça fait parti de la vie.

  16. J’ai perdu mon grand-père alors que j’avais 10 ans. De tous les morts du village, c’est le seul que je n’ai pas vu, je n’ai pas été non plus à son enterrement. J’ai dû passer par une psychotérapie pour en faire le deuil 17 ans plus tard. Je ne lui ai pas fait mes adieux et j’en ai souffert plus ou moins consciemment. Je pense que c’est important d’en parler et également de vivre les choses.

  17. chaud, shalima… Ici aussi, tu te souviens, je t’ai raconté les questions des lutecegirls, tu te souviens, et maintenant des nouvelles : les gens sont-ils remplaçables? Interchangeables? Faut-il ne plus en parler? Pas vraiment tristes non plus, mes filles, de la mort de leur arrière grand mère qu’elles chérissaient pourtant et connaissaient très bien…
    Courage, petite, je penserai à vous.

  18. Ton billet tombe à pic….Mon beau-père est décédé avant-hier dans la nuit.
    Nous emmenons les enfants aux obsèques samedi puis à l’inhumation lundi…
    Mon mari souhaite que les enfants voient leur grand-père une dernière fois (on l’avait fait pour leur grand-mère il y a 3ans) moi j’aime pas trop ça….Mais, les enfants s’en souviennent comme d’une vision de grande sérénité (ma fille de 8 ans avait 5 ans à l’époque et se souvient clairement que sa mamita avait l’air de dormir et qu’elle avait envie de la toucher pour la réveiller…)

    Ce sont de tristes moments…

  19. tétard, reinette et leur cousine ont assisté à l’enterrement de leur grand mère. ils avaient 7 ans, 4ans et demi, et 5 ans et demi…
    ils se sont très bien tenus..
    il était important pour eux et pour nous qu’ils lui disent au revoir…et personne n’a trouvé à y redire…

    mais il n’est pas de bonne solution : y aller ou ne pas y aller….c’est votre décision qui compte..et leur ressenti à eux…il faut leur en parler, leur expliquer ce qu’est un enterrement..et tenir compte de ce qu’ils veulent eux…

    bisous bon courage à toi…

  20. Je pense que tu as d’emmener tes enfants à ce triste évènement.
    Dernièrement dans le cercle de mes amis il y a eu un très gros drame, une famille décimée dans un accident de voiture. A la cérémonie, tous les enfants de la famille et des amis étaient présents, et j’ai trouvé cela très réconfortant et pas du tout décalé.
    Enfin, chacun a son propre ressenti face à la disparition…
    En tous les cas bon courage!!

  21. Les enfants ont besoin de vivre avec leurs parents, avec ceux qu’ils aiment tous les événements de la vie. Daniel est décédé il y a un an et demi. Mon petit-fils de 9 ans, n’a pas lâché son père, dans les jours précédent le décès et jusqu’après la cérémonie. Il lui a dit ; Papa, je comprends que tu pleures, papi est mort et c’est un peu comme si toi tu mourrais un peu ! Il a decidé seul d’assister à la mise en bière, alors que ses soeurs plus âgées, et mes autres fils ne sont pas venus. A chacun de faire avec sa sensibilité. Les filles ont préféré répéter la musique qu’elles ont joué pendant la cérémonie. Mais leur chagrin était aussi fort.
    Au Noêl suivant, le premier sans papi, Guillaume m’a dit en catimini. Tu sais mamie, je suis sûr que Papi est ici avec nous….

  22. Je n’ai pas d’enfant et suis donc assez mal placée pour en parler. Mais je pense effectivement qu’aller à l’enterrement peut aider à faire son deuil…

    Je vous souhaite beaucoup de courage à tous .

  23. La façon de traiter notre approche de la mort dépend des familles. Depuis toute petite, j’ai toujours assisté aux enterrements et je suis allée voir les corps- dire « aurevoir » une dernière fois… Je n’en ai pas été traumatisée, et ça m’a permis de comprendre, certaine choses en étant petite fille, et d’autres aujourd’hui.Tu es la seule à pouvoir décider pour tes enfants, mais si tu le fais, avec les bonnes explications, cela leur permettra de comprendre et il t’en remercieront plus tard. On doit vivre avec la mort, de toutes façons, alors si nos parents nous permettent d’essayer de l’apprivoiser le plus tôt possible… La douleur, la perte, c’est une autre histoire…
    Bon courage à toi.

  24. Comme tu le dis si bien, « la mort fait partie de la vie », et de plus, si tes korrigans se posent des questions, c’est important de les aider à trouver, seuls, leur positionnement face à tout cela.

    Je ne vais ni aux enterrements, ni au cimetière mais je rends hommage à « mes morts » très souvent, en regardant des photos, en évoquant leur souvenir. C’est ma façon de fonctionner, mais les petits vont au cimetière avec ma mère ou ma grand-mère. Le grand se recueille sagement paraît-il.

    Mes enfants, n’ont pas encore, avec chance, perdu quelqu’un qu’ils connaissaient et je dois avouer que je ne sais vraiment pas quelle sera ma façon d’aborder les choses avec eux.

    Tendres pensées.

  25. Je trouve que c’est une bonne chose d’emmener les enfants aux enterrements (quand il s’agit de famille proche).
    Mon grand-père est décédé lorsque j’avais 6 ans, nous étions très proches et pourtant mes parents ont pensé qu’il en fallait pas que j’assiste à son enterrement. Encore aujourd’hui je suis triste de ne pas avoir été là. Ca aurait été pour moi une manière de lui dire au revoir tandis qu’on m’a juste dit que mon grand-père était parti au ciel… J’ai ensuite pu lui rendre visite… au cimetière. Et j’étais très triste de me dire que mon papy était sous cette stelle et que je n’avais pas pu lui faire un dernier bisou 🙁

    J’ai l’impression que les jeunes enfants réagissent plutôt bien face à la mort. Ils sont moins affectés que nous, peut-être plus rationnels…
    Je l’ai vu avec mon neveu de 5 ans qui était là à l’enterrement de ma grand-mère. Il lui a fait un bisou dans le cercueil (je n’ai même pas pu m’en approcher pour ma part…), lui a déposé un dessin et puis voilà, la page était tournée 🙂

    Bon courage à vous pour cette épreuve.

  26. TiBiscuit me pose beaucoup de questions sur la mort et c’est vrai qu’il est toujours dur de trouver les bonnes réponses.
    Pour lui, même si nous sommes morts, nous pouvons revenir. La faute à SanGoKu qui ressuscite !
    Impossible de le convaincre qu’après il n’y a plus rien quand j’ai moi même du mal à m’en convaincre…

    A 28 ans, je peux dire que je n’ai jamais été à un enterrement …
    Pour mon Grand père j’avais 4 ans, ma maman m’a jugé trop jeune.
    Pour mon arrière grand mère j’en avais 8, mais ma maman a préféré nous laissé chez la nourrice.
    Pour ma voisine j’en avais 25, j’étais enceinte de 8 mois, je ne m’en sentais pas le courage…

  27. Tu as raison, il faut pas faire de tabou avec la mort, même si cella est difficile par fois d’en parler, pour Miniloup sa colère est compréhensible et toute a fait rational par rapport a son jeune age,j’évite de juger personne, je pense que pour uns c’est nécessaire d’aller dire un dernier au revoir, peu importe l’age, pour d’autres il veut mieux ne pas être confronté et garder un souvenir vivant, chaque personne fait comme peu, comme veut.
    Le récit de beasoub est très émouvant et représente bien a mon avis la sensibilité particulière des enfants, pour ma part, Misdidi avait cinq ans quand mon père est décédé, autre le voyage long pour nous rendre, et ma grande tristesse, j’arrive a rien dire a propos de ce grand-père qu’elle connaissait pas trop! elle à été gardé pour la veillé de deux jours par mes beaux parents et aussi pour l’église par contre elle est venue quand ont l’a mis en terre, ça a été critiqué par certains, mais je trouve que c' »était bien qu’elle soit là, et qu’elle sache ou son grad-père allais reposer maintenant,elle m’a dit après: je comprends que tu sois triste de voir ton papa enfermé dans sa boite! mais on viendra lui rendre visite? hein?

  28. Nous avons eu aussi des deuils dans la famille (qui n’en a pas eu) et je n’ai pas emmené mon fils, après lui avoir proposé de venir, c’est lui qui a fait le choix de ne pas y assister. Je n’ai jamais pu voir la mort en face, voir le défunt, voulant conserver le lui ou elle l’image de son vivant pour ne pas hanter mes rêves avec des images terribles.
    Je trouve la photo de ta Mamisa très belle, pleine d’espoir, avec ce petit poing d’enfant serré sur sa vieille main, son sourire.
    Je te souhaite vraiment plein de courage, à toi et tes proches, et les larmes qui coulent , il ne faut jamais les retenir.

  29. Je vis une situation similaire aujourd’hui: ma grand-mère de 95 ans est en soins palliatifs et va mourir d’ici peu. Mon loulou de 5 ans et demi a réalisé jeudi qu’il ne verrait plus Mamy qui était très proche. Il a eu un énorme chagrin d’ une heure et demie, plein de questions sur la vie et la mort. Je lui ai dit avoir apprécié qu’il partage tout cela avec moi, que c’est important et que les pleurs permettent d’évacuer le chagrin.
    Je pense que je l’emmènerai à l’enterrement car c’est une façon de faire ses adieux…

    Plein de courage à toi, je sais que ce n’est pas facile… les larmes, le temps, la parole font souvent bien les choses.

  30. :dot: Merci pour tous vos commentaires, intelligents, respectueux et émouvants… je vous lis, vous relis et essaie de répondre à chacun au fur et à mesure, ça me prend un peu de temps parce que le sujet n’est pas évident pour moi, là, aujourd’hui plus que jamais. Mais je vais vous répondre. Encore merci.

  31. Très absente de la blogo la semaine dernière, je découvre seulement aujourd’hui le deuil qui te touche Shalima. Je ne peux pas tout à fait me mettre à ta place, mais tous les jours je redoute l’arrivée du jour où mes grands-mères chéries ne seront plus là.

    Je pense très fort à toi. Et en lisant ton billet, je pense que tu suis le bon chemin avec tes enfants. Les petits comprennent bien, à leur façon bien sûr, ce qui se passe. Comme tu le dis si justement, les associer à tout cela fait partie de la vie. Je n’ai pas pu aller aux enterrements de mes arrière grands-parents car nous habitions bien trop loin, et quelque part je le regrette, je n’ai pas pu leur dire adieu complètement. Leur place est chère dans mon coeur et je pense souvent à eux.

    Je t’embrasse.

  32. Je voudrais juste apporter une petite note sur une coutume Japonaise que j’ai découverte et qui a beaucoup de sens pour moi. Pendant le mois d’Aout, chaque famille se rassemble et « fête » les membres qui les ont quittés. Des bougies s’allument devant toutes les portes des maisons pendant une semaine. Un signe pour dire aux défunts, « c’est ici votre foyer ». Et à la fin de cette semaine de célébrations, toutes ces bougies s’en vont flottant sur les lacs, les rivières pour redonner aux âmes leur liberté et leur montrer leur chemin … Un rite que chacun prend à son niveau symbolique ou pas … peut être un beau geste à faire avec des enfants.
    Plein de gros bisous à tous dans ce moment dificile.

  33. Pingback: Le journal de la grenouille » Blog Archive » “comment leur dire au revoir ?…”

  34. Une grande pensée pour ces moments difficile pour vous tous.

    Personnellement je trouve moi aussi, important que les enfants assistent aux enterrements, la vérité est rarement pire que ce que les enfants imaginent à partir de non-dits.

    En ce moment les miens se débattent avec l’idée que leur mamie adorée a un cancer. C’est dur voir très dur, et chacun réagit à sa façon, mais le fait que la mamie en question en parle sans problème, réponde à toutes les questions voir montre ses cicatrices quand elle voit que c’est important pour eux, les aide beaucoup je pense.

    Un bouquet de pensées….

  35. Je n’ai pas eu le temps de te le dire avant : toutes mes condoléances. Je suis malgré tout contente que tu aies pu aller passer ces dernières vacances avec elle à Casa.

    LA perception de la mort dans les diverses sociétés est qqchose de curieux. En Chine c’était un sujet complètement tabou.

    Bises et bon courage

  36. Coucou
    je ne me suis pas trop connectée depuis 1 semaine et viens de voir cet article… juste envie de te dire que je suis avec toi … Nous avons dû attendre 10 jours pour enterrer Malo … et c’est dur, car on est entre 2 eaux et on ne peut avancer dans cet « entre deux »…
    Je partage ton avis de vouloir faire participer les enfants. Mamisa est importante pour toi donc sa mort l’est pour eux, qu’on le veuille ou non. Assister aux « étapes » les aidera à vivre l’événement avec toi.
    Je termine ce billet avec un grand merci à Mamisa, car c’est entre autre grâce à elle que tu existes aujourd’hui.
    Bises

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