Ma journée détente

Telle que vous me lisez, je suis toute détendue, là. Si, si, je suis la zénitude incarnée, et tout ça grâce à mes super zamis et mon MrChéri qui m’ont offert une journée détente pour mon anniversaire.

C’était vendredi dernier, et ça a débuté par une grasse mat’, une vraie, une de celles dont je rêve depuis la naissance de mes enfants, genre. MrChéri avait pris un RTT, s’était occupé des loulous au réveil : petit déj, habillage, convoyage à l’école, poussant même la perfection jusqu’à aller faire quelques courses avec Miniloup pour que je puisse continuer à dormir dans le calme. Résultat, je me lève vers 10h, sous un soleil radieux et dans un silence olympien, je prends mon petit-déj sans avoir besoin de me relever 20 fois ni de ramasser des miettes de tartines volantes, un vrai petit goût de paradis. J’enchaîne ensuite avec un bon bain relaxant, leitmotiv de cette belle journée, tandis que MrChéri et Miniloup rentrent des courses, avec un colis surprise sous le bras : mes repetto tant attendues ont été livrées le matin même par un facteur bien inspiré…
Je finis de me pomponner, j’enfile mes petites merveilles, mes pieds sont ravis, il est déjà midi passé, nous partons tous les 3 manger un morceau en ville. Après mûre réflexion, nous abandonnons l’idée de nous restaurer sur le port, trop de monde, trop de voitures bruyantes. Nous nous rabattons sur un modeste café planqué derrière la halle aux poissons, mon ancienne cantine de quand je bossais, un petit troquet qui ne paie pas de mine mais où on peut manger les meilleurs croque-monsieur du monde (ce n’est pas moi qui le dis, mais j’approuve à 200% !), servis par une patronne des plus typiques. Et hop, on s’installe sur la mini-terrasse (le trottoir), au soleil et au calme pour bâfrer tranquille !
A peine le temps d’avaler la dernière bouchée (le service est ultra lent, mais quand on aime on ne compte pas… ses heures), il est déjà l’heure de mon rendez-vous au centre de beauté pour l’évènement majeur de ma journée-cadeau : une formule tout compris, avec 5 soins ultra-détente. C’est que mes zamis ne se sont pas fichus de moi, hein !!

Je me pointe donc à l’institut, légèrement ballonnée d’avoir si bien mangé. La jeune fille qui s’occupe de moi me dirige vers une petite pièce mansardée à l’étage et me présente le premier soin : le dôme chauffant à infrarouges. Comme je suis trop une aventurière de l’extrême, je fais mine de ne pas m’inquiéter face à un caisson métallique très étrange. La jeune fille s’empresse de me rassurer (beuh, même pas peur d’abord) : il faut que je m’allonge dedans, la tête à l’extérieur, et là je serai bombardée de douce chaleur et de gentils infrarouges qui vont permettre à mes petits muscles tous stressés de se détendre et de me préparer ainsi de façon optimale aux soins suivants. Ni une, ni deux, elle file non sans oublier de me donner un mââgnifique string jetable en papier du plus bel effet et me laisse seule face à mon destin. Je me déshabille, et prise d’une soudaine intuition, plie consciencieusement mes habits sur la petite chaise. J’ôte mes ballerines, me félicitant de ne pas avoir enfilé à la va-vite une vieille paire de shoes puantes usées, je garde ainsi ma dignité olfactive dans ce caisson si confiné, et je rentre dans la machine infernale.
Mmmh, pas désagréable cette légère chaleur (41°C tout de même), une douce torpeur m’envahit. Je sais que j’en ai pour 45 minutes, je me laisserais bien tenter par un petit somme, au rythme de la douce musique d’ambiance (on m’a épargné la compile Ocarina et Flûte de pan, merci). Mais au bout d’un moment, je commence à avoir vraiment chaud, je n’ai plus très envie de dormir, je ne rêve que d’une douche bien fraîche. La chaleur devient de plus en plus suffocante, alors je me contorsionne pour grappiller un peu d’air frais. Oh tiens, c’est rigolo, ça fait des bruits de ventouse quand je décolle mon dos du tapis. Huhuhu. Je recommence. Huhuhu, again. And again. Je m’amuse comme une folle et rigole toute seule. Pathétique. Alors j’arrête, parce qu’on ne sait jamais, la petite pièce n’est peut-être pas si bien insonorisée que ça, et il se peut que tout l’institut m’entende faire splotch-splotch avec mon buste.
Ca tombe bien, à peine 5 minutes après, l’esthéticienne revient, non pas me délivrer, mais enchaîner avec un soin visage des plus modernes, mit électrodes et petites éponges humides. Je me retiens de prendre mes jambes à mon cou, me souvenant de l’horrible scène de la chaise électrique dans La Ligne Verte, heureusement la jeune fille me rassure, je ne sentirai rien. C’est vrai. Mais pour me prouver qu’il s’est bien passé quelque chose, elle ne peut s’empêcher de me montrer le verre d’eau dans lequel elle a essoré les petites éponges après les avoir passées sur ma peau. Irk, plus trouble-cracra, tu meurs, pour le glamour à l’état pur, on repassera…
Une fois mon visage tout nettoyé et hydraté des TROIS couches de la peau (si, si), je suis libérée du caisson infernal. Il était temps, je redoutais d’entendre le « ding » si caractéristique du four micro-onde en fin de cuisson. Je me sèche rapidement avec une serviette, parce que j’ai transpiré comme une guedin là-dedans, et j’enfile un peignoir en soie et des petits chaussons mignons. Incroyablement détendue, je suis. Je flotte derrière l’esthéticienne qui m’emmène vers une autre pièce pour un massage des mains et des pieds, et un gommage mauresque du corps.
C’est là que je me félicite d’avoir sagement plié mes affaires et d’avoir pris mes chaussures neuves (et aussi d’avoir rangé ma culotte au fond de mon sac), car c’est la jeune fille qui trimballe mes affaires, je peux ainsi traverser l’institut la tête haute, sans semer mes fringues le long du couloir…
Les massages aux huiles essentielles et le gommage au gros sel qui suivent sont un moment de pure merveille, je ne vous dis que ça. Ca gratouille, ça malaxe, ça détend, ça remodèle, je me redécouvre un nouveau corps, aux contours encore méconnus. Le panard intégral, du genre qu’on voudrait qu’il dure toujours. Mais là, maintenant, c’est terminé, et c’est pleine de sel, et de nouveau dans mon peignoir et mes petits chaussons que je me dirige vers la dernière pièce pour l’ultime étape de mon parcours détente, un enveloppement chauffant sur matelas d’eau massant. Je m’allonge tant bien que mal sur le matelas à eau qui bloblote dans tous les sens et l’esthéticienne m’emballe dans une énorme feuille de cellofrais. Elle referme la couverture chauffante sur moi, façon papillote de saumon aux fines herbes, et me pose un casque sur les oreilles, parce que le matelas à eau, ça fait du bruit. Elle met le bastringue en route et me laisse pour une demi-heure dans une douce pénombre.
Alors effectivement, ça fait du boucan, mais limite si je ne préfère pas le ronron du moteur à la musique qui abreuve mes oreilles. C’est que je suis moyennement fan du groupe Era, voyez… Mais bon, mon attention est vite détournée par le mouvement du matelas, qui me masse des pieds à la tête, et de la tête aux pieds. C’est franchement très agréable. Par contre, ça chauffe rapidement dur là-dedans, et de nouveau je suffoque. A moins que je ne devienne claustrophobe, à force… j’essaie de me détendre, et de profiter à fond de mes derniers instants de soin. Enfin, le matelas s’arrête, la musique aussi, et l’esthéticienne vient me délivrer. Elle m’essuie le dos, c’est rigolo car pratiquement tout le sel a fondu, et les huiles ont été absorbées par ma peau, rendue incroyablement douce par toutes ces savantes manipulations. Je finis de frotter le sel qui reste et me rhabille prestement, un peu rouge et sonnée, mais RE-LA-XEE.
Dans le couloir, j’entends mes 3 korrigans venus me chercher avec leur père après l’école. Quoi, il est déjà 17h30 ? je n’en reviens pas, j’ai passé 3 heures à me faire papouiller dans tous les sens, c’est passé incroyablement vite !! Mais quel pied, les amis, quel pied !
Voilà, il ne nous reste plus qu’à rentrer à la maison, attendre patiemment que la baby-sitter arrive pour ressortir ensuite, et se faire un chouette resto en amoureux.

Franchement, des journées comme ça, je vous le dis, je recommence dès que possible ! C’est quand déjà mon anniversaire ? Quoi, dans 1 an, pas avant, vous êtes sûrs ??