Je suis une grande habituée des grandes surfaces… ça doit être mon côté beauf, mais je vais rarement en centre ville, je n’ai jamais le temps, il faut se garer, etc. Et puis, à ma décharge, le centre ville de mon bled, c’est pas terrible, il est tout petit, et les boutiques sont chères. Alors que la zone commerciale, c’est anti-glamour au possible, mais quand mon temps est compté, c’est l’idéal.
Hier matin, je faisais les derniers achats in-dis-pen-sa-bles pour la classe découverte de Mamzelle, à savoir une polaire chez Decathlon. Et sur le parking, au moment de remonter dans mon carosse, j’aperçois une quincaillerie. Une sorte d’échoppe hors d’âge, avec une devanture ringarde à souhait, des panneaux d’annonces écrits maladroitement à la main et une profusion de machins trucs qui déborde des vitrines sur le trottoir.
J’ai besoin de QUATRE boulons pour fixer ma nouvelle boîte aux lettres, et pas le temps ni l’envie d’aller ni chez Castorama, ni chez Leroy-Merlin, arpenter des milliers de m² de surface de vente à l’autre bout de la ville pour aller acheter un SAC entier de boulons que je n’utiliserai jamais, puisqu’il manque toujours l’outil à la bonne dimension lorsqu’on en a besoin (c’est le syndrôme du bricoleur, vous n’avez jamais remarqué ??)
Je me précipite donc à l’intérieur, avec mon Miniloup dans la poussette. Et je pénètre dans un autre monde…
Je crois que jamais je n’avais mis le pied dans une quincaillerie… il faut croire que ce n’est pas de ma génération, celle qui hante les grandes surfaces de bricolage. D’ailleurs, il n’y a que des personnes âgées là-dedans.
Là, tout est étonnant : un choix incroyable de bazar en tout genre dans un tout petit endroit, des grands meubles à tout petits tiroirs qui renferment, bien classés, de nombreux trésors, des vendeurs d’un autre âge, en blouse bleu marine, et petit carnet dans la poche avant.
Un vendeur aux cheveux franchement grisonnants mais au sourire avenant vient à mon secours, et au bout de quelques minutes, j’ai trouvé mes QUATRE boulons, mais aussi des numéros de rue en laiton que je cherchais désespérément depuis des lustres, et des patins en feutre blanc pour que mes poignées de porte cessent de ravager mes beaux murs fraîchement repeints. Je me retiens d’acheter la moitié du magasin, évidemment. Il n’y a rien que tu ne puisses trouver ici, mieux que chez Casto. La prochaine fois qu’il me prend l’envie de changer toutes les poignées de porte de la maison, je saurais où venir !
Le côté « Amélie Poulain Bricole » est à son apothéose quand je passe à la caisse qui n’a de caisse que le nom. Point d’informatique, ni de code-barre, mon petit vendeur note tout sur un cahier avec son petit crayon mine, et m’emballe mes petites emplettes dans du papier kraft. Il me manque 1€ pour payer en liquide, c’est pas grave, je remplis mon chèque à la main. 😉
Je ressors de là le pas étonnamment léger, un sourire sur les lèvres, avec l’impression d’avoir fait un saut dans le temps…