ballon foot rue

L’avant-dernier week-end, c’était le concours de danse de Vannes. Le samedi en fin d’après-midi, place à la catégorie Hip-Hop, dans laquelle MonLoup présentait une choré. Comme les résultats étaient tard le soir, il nous a demandé s’il pouvait rester dîner en ville avec son copain A., lui aussi danseur. On a dit oui (il a 16 ans, ne l’oublions pas)

Et après son passage sur scène, on est rentré à la maison tous les 4, MrChéri, Mamzelle, Titou et moi, pour une petite soirée tranquille avant la remise des prix…

Soirée tranquille, ça c’est ce qu’on croyait…

Parce que vers 21h, on était encore à table, le téléphone de MrChéri a sonné. Numéro masqué, il a hésité à décrocher, mais j’ai insisté, et il a fini par répondre.

« Oui, bonsoir Monsieur D, vous êtes bien le papa de M. ?

– Euh, oui…

– Bonsoir, c’est le commissariat de Vannes.

– …

– Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas grave, mais il va falloir venir chercher votre fils ! »

Je peux vous dire que ça fait bizarre de recevoir un tel coup de fil. Et qu’on ne s’est pas fait prier pour filer le chercher, à 20 bonnes minutes de chez nous !

Une fois sur place, nous avons récupéré notre fiston qui n’en menait pas large. Heureusement, à notre arrivée, le policier nous avait rassurés et expliqué ce qu’il s’était passé. Puis on a eu la version de MonLoup.

Je vous raconte ? Non parce que ça vaut son pesant de cacahuètes !!

(J’ai bien sûr l’accord du principal intéressé qui s’est depuis remis de ses émotions)

Alors MonLoup et son copain A. sont bien allé dîner au tacos du coin, non loin de la salle de spectacle. En sortant, il était encore tôt, il leur restait une bonne heure et demie avant de nous rejoindre pour la remise des prix. Alors ils sont allé se balader un peu. Ils auraient pu redescendre sur le port, là où il y a plus de monde, mais ils ne voulaient pas trop s’éloigner du théâtre, alors ils sont restés dans le quartier, qu’ils ne connaissent pas plus que ça.

Ils marchaient tranquillement en refaisant le monde, quand Monloup a trouvé un ballon de foot abandonné à terre, au milieu du trottoir. En levant les yeux, il a vu un grand mur, avec de la lumière derrière venant de grands projecteurs. Alors ni une, ni deux, il s’est dit que c’était un stade, et qu’il allait renvoyer le ballon par dessus le grand mur. Ce qu’il s’est empressé de faire.

Sauf que ce n’était PAS un stade…

Non, c’était la prison de Vannes !!

Bien évidemment, il ne savait même pas qu’il y a une prison en plein centre-ville de Vannes, et son copain A. non plus.

Vous vous doutez bien que les gardiens qui surveillent en permanence les abords du centre pénitencier avaient déjà repéré nos deux jeunes flâneurs et gardaient un œil sur eux depuis leur poste de contrôle, alors quand ils ont vu mon fils shooter dans le ballon par dessus le mur d’enceinte, ils ont appelé illico le commissariat tout proche de là.

Nos deux zozos, eux, ont tranquillement continué leur promenade, jusqu’à ce que deux personnes leur arrivent dessus en courant avec des lampes torche. Et là ils ont flippé, alors ils ont détalé comme des lapins, aussitôt suivis par les deux policiers en civil. Quatre autres sont ensuite arrivés de l’autre côté pour les encercler, et voilà comme mon cher et tendre enfant s’est fait interpeler par les forces de l’ordre pour la première (et j’espère la dernière) fois de sa vie !

L’explication ? Cette zone est particulièrement sensible, et propice au parachutage illégal d’objets en tout genre à destination des détenus de la prison. Heureusement, les policiers ont vite vu qu’ils avaient affaire à deux jeunes minots qui étaient là au mauvais moment, au mauvais endroit, mais sans mauvaises intentions. Alors après avoir vérifié leurs identités et le contenu de leurs sacs, ils les ont embarqués en douceur au commissariat pour être récupérés par leurs parents. Eh oui, c’est la procédure normale pour des mineurs interpelés sur la voie publique (j’ai appris plein de choses ce soir-là !)

N’empêche, MonLoup a eu la peur de sa vie, notamment quand ils ont été coursés, puis au moment de l’interpellation. Il nous a raconté qu’il tremblait de tous ses membres, et qu’ensuite il a beaucoup culpabilisé d’avoir entraîné bien involontairement son copain A. dans cette drôle de mésaventure ! Heureusement, il y a eu plus de peur que de mal, à aucun moment ils n’ont été brusqués, et le policier de garde nous a bien dit qu’ils avaient réagi comme il fallait, en restant très polis et prudents (tu m’étonnes, connaissant mon MonLoup, je l’imagine mal se rebeller face à 6 policiers !)

On a récupéré notre MonLoup national au bord des larmes, mais le temps de rejoindre le théâtre, il rigolait presque de sa mésaventure. Idem pour son copain A. récupéré peu de temps avant par ses parents lui-aussi. Et le lendemain, quand il s’est agi de tout raconter à leurs copains du groupe de danse, on était plus sur le sketch du jour que sur un drama intimiste en 5 actes… Une sacrée anecdote dont on se souviendra tous très longtemps !!

 

(ah, et vous vous demandez quel résultat ils ont obtenu en hip-hop ? Un deuxième prix ! Bravo à eux !!)

18 Commentaires

    • Oui ça c’est sûr ! Et tu sais ce qu’a dit son frère ? « Je suis dégouté, il est allé au commissariat avant moi !  »
      Faites des gosses, qu’ils disaient 😆

    • Je te fais pas de dessin sur mon état hein !
      J’aime tellement Monloup le délinquant du dimanche 😂

    • Oui c’est ça, sur le moment on ne riait pas trop, surtout avant de savoir de quoi il en retournait… mais après, il se peut qu’on l’ait un peu chambré (mais pas tout de suite, hein, il a quand mis un peu de temps à s’en remettre !)

  1. Une anecdote bien marrante mais après coup. Ils ont vraiment du avoir peur. Mais comme dit plus haut ça va rester l’anecdote de tous les repas de famille de leur vie.

  2. Bonjour Céline,

    Je m’imagine à votre place en recevant le coup de fil de la police vers 21 h… Que d’angoisse !
    Heureusement, comme le dit l’adage : « Tout est bien qui finit bien. »
    Bel après-midi !

  3. Dingue !! je ne savais pas non plus qu’il y avait une prison au centre de Vannes … quelle aventure !

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