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mes états d’âmes (Eric ?)

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Il y a tant de jolies premières fois, finalement, qu’il peut être facile, si l’on n’y prend pas garde, de passer à côté sans même s’en apercevoir. Ainsi, chaque matin, le premier regard qui s’extirpe de l’oreiller douillet. Le premier baiser, le premier câlin. La première tasse de thé, ou de café serré, pour se réveiller. Ces premiers gestes, qui se répètent au quotidien et qui font qu’on est si bien.

Il y a aussi le premier beau jour de l’année, la première fleur qui éclot, annonciatrice de printemps qui vient…

 

4 ans après la naissance de mon dernier Korrigan, je n’ai toujours pas perdu les kilos pris durant ma grossesse. Je sais que malgré ça mon IMC reste normal et que je ne suis pas grosse. Mais ce poids pris et gardé me prend la tête, et jusqu’ici les tentatives pour me débarrasser de cet excédent de bagages se sont révélées vaines.

Pour mes deux premiers enfants, pourtant, le temps avait fait son affaire : la reprise du travail, de la danse et un rythme soutenu aidant, au bout d’une année, je rentrais peu ou prou dans mon jeans fétiche. Je pouvais même me vanter de ne pas avoir eu besoin de me lancer dans des régimes de famine pour cela (même si la découverte de la méthode Zermati après la naissance de Petitou m’a filé un sacré coup de pouce). Alors qu’est-ce qui fait que la troisième fois, la machine semble s’être grippée ?

 

On ne peut pas dire que je me tiens une patate atomique ces derniers temps. On pourrait par contre aller jusqu’à dire que j’ai le moral au ras du legging et que je ronchonne plus souvent qu’à mon tour. La faute au mois de novembre, la faute à certains soucis familiaux, la faute à quelques menues contrariétés que j’ai plus de mal à gérer que d’habitude. Bref, on ne va pas s’étendre dessus pendant des heures, ça ne servirait à rien, sinon à s’enfoncer encore un peu plus dans cette simili déprime pré-hivernale, beurk.

 

Pour les beaux yeux d’un breton d’adoption, j’ai quitté en 1997 ma Toulouse bien aimée, la ville de mon enfance et de mes études, et pour des diverses raisons, je n’y avais pas mis les pieds depuis 2 ans. Je me suis si bien acclimatée à ma verte campagne et mon bord de mer iodé que je m’accommodais parfaitement de cette absence.

Que je croyais !

 

Il y a des moments où il faut savoir s’arrêter, et profiter d’une pause bien méritée. Ça semble bateau comme recommandation, mais pourtant, il est rare que je sache m’arrête à temps. En général, je tire sur la corde jusqu’à ce qu’inévitablement, elle craque.

Malgré ce facheux penchant, hier soir, après une journée de mercredi où je n’ai fait que courrir et crier après mes Korrigans, j’ai décidé de m’accorder une petite parenthèse girly.

 

La semaine dernière, c’est la première fois que je me payais le luxe d’avoir des lunettes de soleil adaptées à ma vue. Enfin, je veux dire, c’est la première fois que je sortais ma carte bleue chez un opticien. Il faut bien un début à tout ! Non pas qu’avant je braquais les présentoirs de lunettes avec un mi-bas collé sur la tête et que je sortais en courant par la vitrine, pas du tout, non mais pour qui vous me prenez ? Non, moi j’ai passé une bonne partie de mon enfance dans l’arrière-boutique d’un opticien de grand talent, oui, j’ai nommé mon papa (il me lit, alors j’en rajoute une couche).

Des heures et des heures à contempler les nouveaux modèles, à essayer de vieux rogatons bien moches en pouffant de rire, à jouer à empiler les bannettes des clients, à trier les cordons de lunettes (ceux en micro perles colorées, kitsch à souhait, mes préférés !), à observer les clients, à rêver de jouer à la marchande. A supplier mon père de m’offrir une nouvelle paire de solaires. A désespérer de décrocher systématiquement un 10/10 à chaque œil à chacune de mes visites chez l’ophtalmo. Bien plus tard, même après avoir quitté le nid familial, c’est toujours mon papa qui se chargeait de mes commandes spéciales. J’écumais les boutiques et le net, je lui envoyais les références, et hop, au détour d’une visite familiale ou grâce à la magie du colissimo rembourré, j’avais nouvelle monture à mon nez.

Je ne parle pas souvent de Petitou, mon doux korrigan deuxième du nom, je m’en étais déjà expliquée là. Depuis toujours mon Petitou est un petit garçon, sage, contemplatif, ce qu’on aurait vite fait de cataloguer enfant « facile ». Gros bébé dormeur, il a fait ses nuits à 3 semaines. Je me souviens des heures qu’il passait à feuilleter, page après page, un gros catalogue La Redoute, sagement assis à côté de moi. Il ne marchait pas encore, il n’avait même pas 1 an. Ensuite, il s’est pris de passion pour tout un tas de jeu hyper précis : la pêche à la ligne, l’alignement minutieux de tous ses jouets (les fameuses « keuleuleus ») en longue file indienne serpentant au travers de sa chambre, les puzzles de plus en plus complexes, les coloriages « sans dépasser », les perles à repasser patiemment assemblées, les « algorithmes » de légo…

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